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Tournure politique d’un décès
Preuve, s’il n’en fallait, que le décès de Li Wenliang prend une tournure politique, le hashtag « liberté d’expression » a fleuri sur Weibo, avant d’être bloqué. Des dessins représentant Li Wenliang bâillonné par des barbelés côtoient les publications partageant la chanson « Do You Hear the People Sing », de la comédie musicale « Les Misérables », symbole des manifestants pro-démocratie de Hong Kong. Même l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est fendue d’un communiqué : « Nous sommes profondément peinés par le décès du docteur Li Wenliang. Nous avons tous besoin de célébrer le travail qu’il a accompli. »
Pour calmer les tensions, les autorités ont annoncé vendredi 7 février qu’une équipe allait être envoyée à Wuhan, « pour mener une enquête exhaustive sur les circonstances entourant [le décès du] docteur Li Wenliang ». Mais dans le même temps, les censeurs du régime ont une nouvelle fois nettoyé les réseaux des commentaires les plus virulents. Pour camoufler l’ampleur de la colère. Et tenter de reprendre la main sur une crise qui dépasse le pouvoir.
Nicolas Arzur
Durcissement de la censure
En Chine, l’émotion s’additionne à la haine. « Que tous ces fonctionnaires qui s'engraissent avec l'argent public périssent sous la neige », s’emporte un internaute sur Weibo, relevé par l’AFP. « Que ceux qui t’ont fait taire ne soient que des brebis galeuses et que les cadres du Parti prennent exemple sur toi : qu’ils ôtent le manteau de la bureaucratie et s’habillent de plus d’humanité », renchérit un autre, cité par Le Monde.
Des messages aussitôt censurés par les autorités : deux jours plus tôt, l’administration chinoise du cyberespace avait annoncé le renforcement de la surveillance des grands réseaux sociaux. Ce qui n’empêche pas les Chinois de contourner les dispositifs de censure.
« Certains internautes gribouillent leurs messages pour tromper la censure automatisée, comme d'autres se maquillent le visage pour échapper à la reconnaissance faciale », constate le journaliste Olivier Tesquet. Des comportements et des commentaires d’une rare violence dans le pays du soleil levant.
Le jeu vidéo, qui vient de fêter ses vingt ans, n'a jamais vraiment disparu. Une recette qui fonctionne notamment grâce à la liberté offerte aux joueurs, qui se sont constitués en véritable communauté.