À l’aube de la dernière semaine de la Grande Boucle, le leader de l'équipe Jumbo-Visma porte toujours le maillot jaune. Peut-il en être dépossédé ? Éléments de réponse.
Les deux premiers du général, Primoz Roglic et Tadej Pogacar (de gauche à droite). © AFP
Au fait, comment Primoz Roglic s’est retrouvé maillot jaune ?
Depuis le départ de Nice, le Slovène Primoz Roglic (équipe Jumbo-Visma), 30 ans, agit en véritable patron du Tour de France. On peut même considérer qu’il dicte le tempo de la course. Après de multiples chutes lors de la première étape, il a imposé une neutralisation tacite de la course. Il a ensuite remporté la première étape vallonnée (4e étape), avant de s’emparer du maillot jaune dans les Pyrénées (9e étape). Porté par la meilleure équipe du plateau, il a ensuite fait craquer un à un tous ses adversaires. Avant cette dernière semaine, Egan Bernal (8’25’’ de retard), Nairo Quintana (5’08’’) et Guillaume Martin (6’45’’) sont distancés, Thibault Pinot (1h22’47’’) hors du coup ; Romain Bardet a lui abandonné.
Ok, mais a-t-il encore des adversaires ?
À vrai dire, il ne lui en reste a priori qu’un : Tadej Pogacar (équipe UAE-Emirates), 21 ans. Slovène lui aussi, il ne compte que 40 secondes de retard au général, à six étapes de l’arrivée. Un écart qui ne cesse de diminuer : il était de 1’25’’ après la 7e étape. Depuis, Pogacar reprend constamment du temps. Et il a même soufflé la victoire à deux reprises (étapes 9 et 15) à son compatriote. De quoi marquer les esprits et saper le moral de Primoz Roglic.
Où va se jouer la victoire ?
Avant de rallier Paris, trois étapes de montagne sont au programme. La 17e, prévue mercredi 16 septembre, est la plus propice aux écarts. La montée finale au Col de la Loze s’y annonce terrible. Les 21,5 km d’ascension au relief irrégulier ne laisseront aucune place à la moindre faiblesse. Si les écarts restent minces, le contre-la-montre de la 20e étape (samedi 19 septembre) servira de juge de paix. Les deux hommes ont un niveau équivalent dans cet exercice spécifique. Mais là aussi, Tadej Pogacar part avec un avantage psychologique. Fin juin, il était devenu champion de Slovénie devant Primoz Roglic sur un parcours similaire.
Qu’en disent les statistiques ?
Il est assez rare qu’un coureur perde le maillot jaune lors de la dernière semaine de la Grande Boucle. Depuis 2009, ce n’est arrivé que deux fois. Et à chaque fois, le porteur du maillot était un invité surprise (Thomas Voeckler en 2011, Julian Alaphilippe en 2019). Et grand favori qu’il est, Primoz Roglic n’entre pas dans cette case.
Arthur Massot