Sevré de victoires, le club de basket de Strasbourg traverse une crise profonde. Le changement d'entraîneur n'a pas encore permis d'arranger la situation.
Cette fois, c’est vraiment la crise. Après douze défaites consécutives, le club de basket de Strasbourg cherche désespérément la lumière. L’éviction du coach phare Vincent Collet, qui semblait à court de solutions techniques, la mise à l’écart de l’expérimenté Ali Traoré, qui avait invectivé ses partenaires après une énième défaite, l’arrivée du pivot biélorusse Artsiom Parakhouski pour renforcer un effectif trop resserré...
Pour l’instant, rien n’a fonctionné pour le club, qui se retrouve 13e du championnat de France. Une position inattendue, alors que le quintuple finaliste de ProA n’avait jamais obtenu pire qu’une 6e place depuis huit ans. Pour Strasbourg Illkirch-Graffenstaden (SIG), c’est une déconvenue.
Depuis le début de l’année 2020, les joueurs cherchaient des raisons d’y croire, comme le 11 janvier après une défaite contre le leader monégasque. « On a montré un très beau visage », estimait ainsi l’arrière Quentin Serron. Peut-être. Mais au final, rien n’a enrayé la série noire.
Le 25 janvier, la réception d’Orléans pouvait relancer l’équipe. Résultat : une nouvelle défaite dans les derniers instants (77-80), celle de trop pour un club en perte de repères et à l’effectif trop limité. Vincent Collet, à la fois sélectionneur des Bleus et coach de Strasbourg depuis quasiment neuf ans (malgré une coupure de quatre mois en 2016) est remercié. Et un successeur chevronné, le Finlandais Lassi Tuovi est introduit, pour un nouveau départ.
Les fans n'y croient plus
Encore défait en Coupe d’Europe le 29 janvier, Strasbourg s’est déplacé à Pau le 1er février pour un match de la peur entre deux mal classés. Strasbourg s’est incliné d’un cheveu (74-73), après avoir mené de 20 points en première mi-temps. Douloureuses montagnes russes. Sur le site du club, le résumé du match est intitulé : « Le cauchemar continue ». Alors, le sort s’acharne-t-il ? Ou ce résultat est-il la preuve que l’équipe n’est plus loin de prendre les points qui lui manquent ? En tout cas, Strasbourg n’a plus le choix. Sa « SIG army » s’impatiente avec raison et les supporters semblent désabusés, comme l’indiquent leurs commentaires sur les réseaux sociaux du club, certains n’hésitant pas à parler de « naufrage ». Il faut rebondir au plus vite. Cela est même devenu une question de survie.
Ce 4 février, Martial Bellon, un président qui ambitionnait de faire de son club un membre du Top 20 européen il y a encore quelques mois, ne s’est pas défilé lors d’une conférence de presse spéciale. Visage fermé, il a reconnu qu’il est urgent de « remonter la pente ». Le problème reste en effet le même, match après match et défaite après défaite : Strasbourg a besoin de points et continue de sombrer. Aujourd’hui, il s’agit d’éviter la relégation, une situation qui semblait difficilement imaginable l’été dernier. L’entraîneur Lassi Tuovi semble avoir la « confiance » des joueurs, et le capitaine Jérémy Nzeulie « l’expérience » de ce genre de difficultés. Les deux hommes espèrent trouver rapidement la clé.
Défaite interdite contre Limoges
La victoire attendue ne sera sans doute pas pour ce mercredi soir. Strasbourg reçoit le leader de son groupe en Champion’s League (Coupe d’Europe), Türk Telekom, et les Strasbourgeois sont d’ores et déjà éliminés de cette compétition. Et c’est sans doute mieux ainsi. L’objectif pour l’effectif, qui attend toujours d’être étoffé, sera surtout de retrouver des marques. La SIG doit redevenir une équipe et reprendre une confiance étiolée au fil des rencontres. Aux joueurs de saisir l’occasion pour se retrouver et se souder, après plus de dix jours d’entraînement à huis-clos. Le nouveau coach s’est montré clair, soulignant « l’objectif principal qui est je le répète : Limoges ce samedi ! »
C’est la venue de ce géant du basket français, samedi 8 février, qui doit permettre à la SIG de se relancer. Le temps presse, et il sera désormais nécessaire de renverser des montagnes pour espérer revoir, au moins un peu, les sommets.
Jérôme Flury