Lors de sa conférence de presse, le président a présenté les orientations économiques de la fin de son quinquennat. La baisse des impôts et la réforme du Code du travail en constituent les points majeurs.
François Hollande a une nouvelle fois conditionné sa candidature en 2017 à une baisse du chômage. Crédit photo : Présidence de la République
« La politique de baisse des impôts qui a été initiée en 2014 et amplifiée cette année sera poursuivie en 2016 ». Deux semaines après une annonce qui avait pris de court le ministère de l'Economie, François Hollande a confirmé une baisse des impôts de plus de 2 milliards d'euros pour l'année 2016. Une mesure qui concernera 8 millions de foyers.
Interrogé sur le financement de cette réforme fiscale, le président est resté évasif, expliquant que cela dépendra de la conjoncture économique du pays : « Nous aurons sûrement un peu plus de 1 % de croissance cette année. Ce n'est pas suffisant mais c'est un progrès. La croissance pourrait être de 1,5 % l'année prochaine, c'est l'objectif que nous allons fixer, il est raisonnable. C'est à travers ces chiffres-là que nous devrons présenter les arbitrages du budget », a-t-il expliqué. Une certitude cependant, cet allégement fiscal ne sera financé que par des économies : « Il ne peut pas être question d'augmenter les taxes pour financer une baisse d'impôts », a ainsi exclu François Hollande, sans donner davantage de détails.
Parmi ces économies, la baisse des dotations de l’État aux collectivités territoriales sera amortie. Alors que ces dernières recevront 11 milliards d'euros en moins sur la période 2015-2017, les plus modestes bénéficieront d'une aide. Ceci afin d'encourager les investissements, selon François d'Hollande : « Nous allons faire en sorte que les villes les plus pauvres soient aidées. Il y aura un milliard d'euros pour les collectivités locales qui investissent, notamment dans la transition énergétique ».
Rendre le Code du travail "lisible"
Réforme majeure de l'année politique à venir, le projet de loi modifiant le droit du travail sera présenté début 2016, après consultation des partenaires sociaux . Alors que ces derniers s'inquiètent d'une remise en question de plusieurs acquis sociaux, le président a tenu à rassurer : « Dire à des salariés qu'il n'y a plus de SMIC, plus de contrat et de durée de travail, ce serait l'abandon du compromis sur lequel salariés et employeurs vivent aujourd'hui, ce n'est pas envisageable », a-t-il rappelé. Comme un symbole, il a affirmé au passage qu'une remise en question des 35 heures n'était pas à l'ordre du jour. Une façon de couper court à la polémique déclenchée par les propos d'Emmanuel Macron. La semaine dernière, le ministre de l'Economie avait critiqué le régime des 35 heures dans un discours lors de l'université d'été du Medef.
Objectif affiché de cette réforme, assouplir le Code du travail afin de le rendre « lisible ». Une nécessité pour François Hollande qui y voit un outil de lutte contre le chômage : « Le Code du travail, c'est ce qui protège mais c'est aussi ce qui permet de créer de l'emploi».
Le président a d'ailleurs réaffirmé que la lutte contre le chômage restait la priorité de son quinquennat : « Je me suis engagé sur le chômage car c'était l'enjeu de la présidentielle de 2012. Mon prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait connu un million de chômeurs supplémentaires. La crise s'est depuis poursuivie. Ce que les Français demandent, c'est des résultats, pas d'excuses ». Des résultats que François Hollande espère obtenir d'ici 2017.
Alexandre Rousset