Accusé de vols de parfum, de brosses à dents et de violences sur un vigile, un homme de 41 ans est jugé en comparution immédiate.
Objets absurdes, prévenu fébrile. Mardi 10 septembre, Madjid Ghalaimia comparaît devant le tribunal correctionnel de Strasbourg. Accusé de deux vols en récidive, dont un avec violence, le prévenu se présente en comparution immédiate. « Le 7 septembre, les services de police sont intervenus à la demande d’un magasin du centre-ville, pour le vol de cinq brosses à dents électriques », introduit le Président, avant d’égrener une succession de faits. « La caissière indique que vous vous êtes présenté à la caisse avec un paquet de chewing-gum. Elle vous a demandé d’ouvrir votre sac, vous vous êtes énervé et avez balancé les brosses à dents. Puis l’alarme de sécurité a sonné, le vigile est arrivé, vous l’avez frappé avec un casque. »
« Avec quoi je peux mordre, je n’ai pas de dents »
Dans un récit déconstruit, les réponses du prévenu s’entremêlent. « Non je ne reconnais pas les faits, je voulais juste acheter des brosses à dents et des bonbons ». Quelques minutes plus tard, une affirmation : « Je n’avais rien dans mon sac. » Suivie d’une balle dans le pied : « Je ne savais pas qu’elles étaient électriques. » Sur les violences reprochées ? Madjid Ghalaimia lève les coudes, pour témoigner des « blessures ” que le vigile, lui aussi, lui aurait causées. Une morsure ? « Avec quoi je peux mordre, je n’ai pas de dents », se contente-t-il de répondre.
Pour la deuxième affaire, un vol de parfum en mars 2019, d’une valeur de 25,99 euros, sa défense est du même acabit. « Je voulais l’acheter, j’avais de l’espèce, une carte bancaire. Mais au moment où j’allais payer, j’ai vu un autre parfum à 15 euros. Je ne suis pas sorti du magasin. » Aperçu sur une caméra, il concède : « Si la sortie est là où est positionné le vigile, là, d’accord. » Rictus dans la salle.
Des tentatives de vol « bizarres » pour son avocat
« 6 mois de prison ferme, avec maintien en détention. » Pour requérir cette peine, le procureur Laurent Guy considère que les faits reprochés à l’homme de 41 ans, père de cinq enfants, sont parfaitement constitués. « Les antécédents du prévenu sont très nombreux, il y a 18 mentions dans son casier depuis 2002. » Son avocat, Raphaël Ettedgui, insiste quant à lui sur « la bizarrerie de ces vols ». Brandissant un certificat médical, il déclare : « Monsieur Ghalaimia, suivi par un médecin depuis 20 ans, est atteint de troubles psychiatriques. Il a besoin de soins médicaux, davantage que d’une sanction pénale. »
Thémïs Laporte