Yannick Krommenacker, Gilet jaune alsacien aux 58 000 abonnés Facebook, est condamné par le tribunal correctionnel de Strasbourg à 15 jours de prison pour s'être déguisé en policier.
86 000 vues, 2 600 commentaires et 1 200 réactions. La vidéo de Yannick Krommenacker, Gilet jaune alsacien de 32 ans, diffusée le 29 juillet en direct sur Facebook, avait touché son public. Elle lui vaut aussi sa place sur le banc des prévenus, mercredi 11 septembre, au tribunal correctionnel de Strasbourg. Plus connu par ses 58 000 abonnés Facebook comme « Kromalin », il est jugé pour avoir arboré « un costume ressemblant à un uniforme de police » dans cette vidéo. On l’y voit porter un brassard et un t-shirt estampillés « police », qu’il assume avoir fait cigler dans un magasin Décathlon. Il était aussi poursuivi pour plusieurs injures à l’encontre de la police nationale, longuement énumérées par le Président du tribunal. « Et j emmerde les force de l'ordre qui sont dans leur abus de pouvoir!! », phrase à l’orthographe douteuse, avait-il notamment écrit en légende de sa vidéo en direct.
Condamné après l'Acte I
« J’ai un grand respect pour les forces de police », affirme pourtant le prévenu, devant une salle d’audience remplie par ses soutiens, rare pour une comparution immédiate. S’il reconnaît « des mots sur le coup de l’énervement », il plaide la parodie : « J’essaye de faire des vidéos humoristiques ». Condamné 13 fois depuis 2005, dont quatre fois pour « violences sur concubin », Yannick Krommenacker avait écopé de quatre mois de prison pour entrave à la voie publique en novembre 2018. Lors du premier acte des Gilets jaunes, le 17 novembre 2018, il avait participé à un barrage humain sur l’A35, dans la région.
15 jours de prison
Le procureur de la République a réclamé une peine de quatre mois de prison et 2 000 euros d’amende. Maitre Renaud Bettcher, avocat de la défense, a déclamé sa plaidoirie pendant une trentaine de minutes. Il s’est insurgé contre une « séparation des pouvoirs fictives », tantôt au bord des larmes, tantôt appuyant ses propos de grands gestes. Le tribunal a choisi d’infliger à Yannick Krommenacker une peine de 15 jours de prison. Peine qui viendra s’ajouter aux quatre mois de prison qu’il purge depuis le 2 août, relatifs à la condamnation prononcée en novembre 2018.
Hugo Bossard
De Google à Facebook, les géants du web cumulent les données privées des utilisateurs pour mieux les vendre aux annonceurs. Est-il possible d'y échapper ?
Google est encore dans le viseur de la justice. Après l’Union européenne, qui lui a infligé une amende record de 8,2 milliards d’euros dans trois dossiers distincts ces deux dernières années, c’est au tour des États-Unis de se pencher sur les pratiques du géant du web. Lundi 9 septembre, cinquante procureurs généraux américains ont annoncé l’ouverture d’une enquête sur les éventuelles pratiques antitrust de Google. Il faut dire que l’entreprise bénéficie d’un quasi-monopole exceptionnel en dominant tous les aspects de la recherche sur Internet, mais aussi de la publicité, puisqu’elle capte 31 % des revenus publicitaire en ligne.
Les procureurs vont aussi tenter de savoir si Google respecte toutes les règles relatives à la vie privée des utilisateurs. La protection des données personnelles sur Internet est effectivement devenue un enjeu majeur ces dernières années. En 2018, elle a même valu au réseau social Facebook, autre géant du numérique, une amende de 5 milliards de dollars. Parmi les pratiques les plus contestées, le tracking publicitaire, forme d’espionnage des internautes à des fins économiques. Pourtant, cette technique reste encore bien floue pour les moins avertis.
Qu’est-ce que le tracking publicitaire et qui le pratique ?
Cette technique consiste à suivre le comportement d’une personne dans sa navigation sur le web et à collecter des informations sur elle afin de lui envoyer des publicités ciblées. Selon son âge, son sexe, ses centres d’intérêt ou encore son lieu de vie, un internaute se voit donc proposer des publicités sur mesure, ce qui permet d’augmenter le profit des entreprises. Le tracking – ou ciblage – publicitaire est notamment permis grâce à des cookies, des petits fichiers stockés sur les mobiles et ordinateurs par les sites visités, témoins de la navigation.
Devançant les critiques, Sibeth Ndaye appelle à la concertation. Et fait de la pédagogie : « Pour terminer une crise, il faut être deux ».
Nicolas Massol et Loana Berbedj
Il y quelques mois, la journaliste Shiori Ito avait publiquement parlé de son propre viol dans son livre « La boîte noire », un sujet inédit alors que #Metoo ne trouve que peu d’écho au Japon. Le pays se classe 110e sur 149 pays dans le dernier rapport du Forum économique mondial sur les inégalités entre les sexes, mais des voix se font entendre.
Caroline Celle et Marine Godelier