Mal en point en Ligue 1, le Racing Club de Strasbourg a nommé, lundi 13 février, Frédéric Antonetti nouvel entraîneur de l'équipe première. Un coach iconique du championnat de France de football, habitué à jouer le maintien.
Coach de Bastia, Saint-Etienne, Nice, Rennes, Lille et Metz, Frédéric Antonetti est un vieux briscard de la Ligue 1. À 61 ans, et sept mois après avoir été démis de ses fonctions d’entraîneur des Grenats, pas question pour le Corse d’envisager la retraite. Il a été nommé lundi 13 février, nouvel entraîneur du Racing Club de Strasbourg, qui flirte avec la Ligue 2. Il succède à Matthieu Le Scornet qui assurait l’intérim depuis l’éviction de Julien Stéphan le 9 janvier 2023.
Pompier efficace
En 33 ans de carrière d’entraîneur professionnel, Frédéric Antonetti a sauvé à trois reprises des clubs d’une relégation. Son premier coup de maître, il le réalise avec Bastia lors de la saison 1998-1999. En déliquescence, le Sporting change trois fois de coach avant de jeter son dévolu sur « Fred », qui connaît bien la maison pour y avoir joué et coaché. Le natif de Venzolasca (Haute-Corse) permet alors au SCB de se maintenir en toute fin de saison.
Deux ans plus tard, Antonetti remet ça dans le Forez. Lorsqu’il débarque à Saint-Etienne en 2001, les Verts viennent d’enchaîner les mauvais résultats et se dirigent tout droit en National. Mais l’arrivée du Corse provoque un électrochoc dans le vestiaire stéphanois et « Sainté » se sauve de justesse d’une descente en troisième division. Lors de la saison 2003-2004, Frédéric Antonetti parvient même à hisser le club en Ligue 1. En désaccord avec la direction du club, il préfère quitter la Loire avant même d’évoluer dans l’élite.
L’histoire se répète avec Lille en 2015. Englué dans les bas fonds du classement de Ligue 1, le LOSC se sépare de son entraîneur Hervé Renard et sollicite Frédéric Antonetti. Sa nomination à la tête des Dogues est une véritable bouffée d’oxygène pour le club nordiste. Il enchaîne trois victoires en quatre matchs, quand Renard n’en comptait que deux en douze matchs. Des résultats qui lui valent à l’époque les louanges de du président lillois Michel Seydoux : « C’est un travail colossal et jusqu’ici couronné de succès. Nous avons retrouvé des ambitions légitimes. »
Et pour cause, les rouge et blanc iront en finale de Coupe de la Ligue contre le Paris Saint-Germain et se qualifieront pour la Ligue Europa en terminant à la 5e place de Ligue 1. Mais l’idylle entre Antonetti et Lille prend fin, un an jour pour jour après sa nomination. Le 22 novembre 2016, alors qu’il ne parvient pas à débloquer son équipe d’une triste 19e place en Ligue 1, il est limogé par le LOSC.
Un meneur d’hommes
Coach sanguin, célèbre pour ses envolées lyriques sur le bord du terrain ou en conférence de presse, Antonetti est davantage reconnu pour ses qualités de meneur d’hommes que pour celles d’un fin tacticien. « Tu te fous de la gueule de qui là ? Faut bloquer les côtés Marama ! », hurlait-il à son joueur, Vahirua, à l’occasion d’un match contre le FC Lorient alors qu’il était entraîneur de l’OGC Nice, le 3 mars 2007. Insuffler un état d’esprit de combattant, c’est exactement ce que recherche Marc Keller en lui plaçant sa confiance. Coach expérimenté, il sait raviver l’âme des équipes qu’il récupère à bout de souffle.
Mais pour y parvenir, il devra panser les fractures qui gangrènent le vestiaire strasbourgeois à l’image de la vive altercation entre le capitaine Dimitri Liénard et Nordine Kandil, à la fin du match perdu sur la pelouse de Lille (2-0), dimanche 12 février.
Avec seulement un point de retard sur Troyes, premier non relégable, la situation du Racing est inquiétante mais pas alarmante. Qu’importe, la mission commando pour s’extirper de la relégation menée par Frédéric Antonetti commence dès samedi à 21 h. Les racingmen accueillent Angers, lanterne rouge de Ligue 1.
« Il faut quelqu’un de caractère pour sauver le racing »
Une bonne centaine de supporters bleu et blanc étaient présents au centre d’entraînement du Racing pour accueillir Frédéric Antonetti ce mardi après-midi. Ils sont convaincus que c’est l’homme de la situation pour relever le club. « Il faut quelqu’un de caractère pour sauver le Racing. Je l’aime bien, il a une grande gueule, du répondant », se réjouit Steve. Un sentiment partagé par Giovanni : « Certains joueurs ont des comportements problématiques. Il faut un homme de poigne, quelqu’un qui les secoue pour recadrer tout ça ! ».
Vincent est supporter strasbourgeois depuis 50 ans et pour lui, nommer « Fred » à la tête de l’équipe est la « solution de la dernière chance. Il faut un déclic. C’est un entraîneur d’expérience qu’on ne présente plus. Avec son charisme, il saura taper du poing sur la table quand il le faudra. » Juste à côté, Laurent, Sylvie et Loïc, venus en famille, se montre enthousiastes : « Il va apporter son énergie. Nous avons confiance en lui ! »
Julien Rossignol
Édité par Luca Salvatore