10 mars 2022
« Il n’y a pas de démocratie sans les citoyens », martèle Marie-Pierre Vedrenne devant le Parlement européen. La députée française (Renew, libéraux) défend son rapport sur la participation des Européens au sein de l’Union. Un des éléments phares est l'initiative citoyenne, qui fête ses dix ans cette année. Le dispositif permet à tous de proposer des lois à la Commission européenne. Après avoir culminé en 2013, le nombre d’initiatives a baissé ces dernières années. Un constat qui inquiète les parlementaires, qui souhaitent renouer avec les citoyens. Les députés désirent augmenter le nombre de requêtes et mieux les prendre en charge. Pour cela, le site web va être repensé afin de simplifier la procédure en ligne. La rapporteuse Marie-Pierre Vedrenne a rappelé qu’en ces temps de guerre aux frontières de l’Europe, il est d’autant plus important de favoriser l’expression populaire. « Une démocratie courageuse est une démocratie qui assume d’être perfectible », a conclu la députée.
Les députés européens ont approuvé un rapport qui vise à renforcer la lutte contre le racisme dans les domaines de la culture, de l’éducation, des médias et du sport. Les mesures adoptées doivent notamment permettre aux jeunes d’évoluer dans une société à laquelle ils peuvent s’identifier. Pour la responsable française du rapport Salima Yenbou (Verts/ALE), il s’agit de « motiver les personnes de diverses races et origines ethniques, notamment les jeunes, à poursuivre leurs objectifs personnels. »
À cet égard, l’école est le domaine qui concentre la majorité des propositions des députés. Le rapport plaide pour un enseignement plus approfondi de certains aspects de l’histoire européenne tels que la colonisation, l’esclavage ou l’Holocauste. Il juge ainsi nécessaire que les programmes scolaires proposent une pédagogie plus ciblée « en vue d’une meilleure compréhension des liens entre passé et présent et de l’élimination des stéréotypes qui conduisent aux discriminations actuelles. »
C’est avec gravité que la rapporteuse hongroise Anna Júlia Donáth a défendu son rapport lundi au Parlement européen. Dans celui-ci, elle s’inquiète de la réduction de l’espace dévolu à la société civile en Europe. Les syndicats, ONG et autres journalistes auraient selon son rapport de moins en moins de place pour exercer correctement leurs activités. Ils seraient notamment victimes de cadres législatifs oppressifs visant à réduire leur puissance d’action en les poussant à l’autocensure. Or, comme l’a souligné la députée, leur rôle est primordial dans la défense des droits fondamentaux et des démocraties européennes.
Au moment où la guerre en Ukraine laisse présager des conséquences à long terme sur sa société civile, la rapporteure Anna Júlia Donáth a souligné en ces mots la pertinence de son rapport : « Lorsque les réfugiés ukrainiens franchissent les frontières européennes, qui sont là pour les aider ? Pas des soldats, pas des politiques ou des fonctionnaires mais des gens comme vous et moi, des gens de la société civile. » Parmi les solutions envisagées, le texte souhaite garantir aux organisations la possibilité de participer à l’élaboration des lois et des politiques. Il veut aussi surveiller l’accès de ces derniers à des financements durables. Ce rapport a été voté par la majorité des députés. Didier Reynders, commissaire européen à la Justice a assuré que le « rapport alimentera les travaux de la Commission européenne ».