10 mars 2022
Notre monde a changé, et plus rien ne sera comme avant. Voilà, en substance, le résumé de cette session plénière du mois de mars, moins de deux semaines après l’attaque de l’Ukraine par la Russie. La guerre est de retour aux portes de l'Union européenne et au sein des débats européens.
De Josep Borrell à Roberta Metsola, de Kaja Kallas à Paolo Gentiloni, l’urgence presque vitale de reconsidérer une politique de défense européenne a été notée, soulignée, plaidée. Reste maintenant à espérer que cette unité affichée ne se délite pas. La guerre en Ukraine risque en effet de durer et les difficultés économiques en Europe de surgir.
Au-delà du renforcement de la défense, les eurodéputés ont rappelé l’importance de l’indépendance énergétique des États membres face au gaz russe, et de lutter contre l’ingérence étrangère – principalement venue de Russie – dans les processus démocratiques de l'Europe. Les parlementaires ont affiché un front uni sur la question des passeports dorés, très liée à la question des sanctions contre les oligarques russes. Quant à la Journée des droits des femmes, le mardi 8 mars, elle a été dédiée aux Ukrainiennes, où qu’elles soient.
L’Union européenne vit peut-être là le moment le plus crucial de son histoire. La guerre sur le vieux continent n’est plus un vieux fantôme brumeux : c’est une réalité qui bouleverse notre vision du monde et de ses rapports de force. Face à la menace que représente aujourd’hui la Russie, l’Union Européenne se doit de montrer un front uni et coordonné dans ses réactions, qu’elles soient politiques, économiques ou militaires. C’est peut-être ici et maintenant que se joue le futur de la paix en Europe.
Isalia Stieffatre