Après plusieurs semaines de manifestation des agriculteurs, Manuel Valls a consenti à un abaissement des charges sociales. Mais cette mesure risque de ne pas donner entière satisfaction.
Enfin une mesure concrète proposée aux agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines en bloquant routes, grandes surfaces et centrales d'achats : "Une nouvelle baisse de charges sociales de sept points, immédiate et pour tous les agriculteurs, et une année blanche sociale pour tous ceux qui auront dégagé un très faible revenu en 2015", a annoncé mardi après-midi, Manuel Valls lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale.
Cette année blanche se traduira par "un report automatique d'un an, reconductible dans la limite de trois ans, sans pénalité, de toutes les cotisations sociales 2016", a-t-il précisé.
En échange, le Premier ministre qui venait de recevoir le patron de la FNSEA Xavier Beulin et le président des Jeunes agriculteurs (JA) Thomas Diemer, leur a demandé de "faire cesser les manifestations d'agriculteurs".
Malentendu ou enfumage, la FNSEA a déclaré sur Twitter : "Notre demande a enfin été entendue par le Premier Ministre : les cotisations sociales baissent de 10 points à effet immédiat et durable."
Cacophonie d'une annonce ferme mais floue
Pas sûr que ces annonces suffisent à calmer la grogne, comme l'explique Yves-Hervé Mingam, responsable de la filière porc chez les Jeunes agriculteurs du Finistère : "Les agriculteurs paient trois types de cotisations sociales : les cotisations exploitants, salariés et les charges patronales. Les deux dernières sont quasi fixes et représentent plus de 45 % de nos résultats d'exploitation. Nous attendons des précisions car si la baisse s'applique uniquement aux cotisations exploitants, il n'y a pas vraiment de quoi se réjouir."
Outre l'abaissement des charges sociales, les syndicats réclament depuis plusieurs semaines des prix plus rémunérateurs et une harmonisation des normes sanitaires à échelle européenne pour égaliser les contraintes de production des agriculteurs.
Théau Monnet