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L'actu du mardi en bref : agriculture bio, cyberattaques et océans


03 mai 2022

Les eurodéputés adoptent le plan en faveur du bio, le marché avant le consommateur ?

Ce mardi, le Parlement européen a donné son feu vert au rapport d’initiative présenté par l’eurodéputée de centre-droit Simone Schmiedtbauer (PPE, droite). La parlementaire autrichienne, elle-même agricultrice, a présenté le texte qui vise à augmenter la part de production de bio, privilégiant une approche fondée sur le marché plutôt que sur un quota préétabli.

Ainsi, le texte ne mentionnera pas explicitement l’objectif d’atteindre 25% de surfaces agricoles d’ici 2030, pourtant défendu dans la stratégie européenne « Farm to Fork » (« de la ferme à la table »).  Cette mention devait « assurer la mise en place de la politique alimentaire phare de de l’Union européenne » regrette l’eurodéputé Claude Gruffat (Verts/ALE, écologistes), qui a comparé le rapport final à un « couteau sans lame ».

Cyberattaques : l’UE prend conscience de sa vulnérabilité

Microsoft a répertorié 200 attaques informatiques contre l’Ukraine depuis l’invasion russe le 24 février. Cette guerre hybride interroge les capacités de cyberdéfense de l’Union européenne. Comme l’explique Margarítis Schinás, le vice-président de la Commission, le conflit ne se limite plus au « champ de bataille », il a aussi lieu « sur notre espace numérique, par les cyberattaques et la désinformation ».

Pour limiter la vulnérabilité de l’UE, les parlementaires appellent à renforcer la coopération entre les États membres. L’eurodéputé autrichien Othmar Karas (PPE, droite) réclame que la cyberdéfense devienne une compétence communautaire. Côté socialistes, Javi López (S&D, sociaux-démocrates) dessine trois pistes d’action. Résister, en répondant aux attaques avec des outils efficaces, protéger les infrastructures critiques, et retracer l’origine des piratages pour condamner les auteurs.

Face aux crises, l’éducation reste une priorité dans l’UE

« L’éducation est la clé en temps de guerre et de pandémie », a rappelé David Lega devant le Parlement européen. Le député suédois (PPE) a en tête la situation en Ukraine. 4,5 millions d’enfants ont quitté le pays, interrompant leur scolarité. De ce fait, la résolution adoptée ce 3 mai souhaite renforcer le plan d’apprentissage à distance et la conception de nouveaux programmes adaptés aux élèves réfugiés, handicapés ou vivant dans la pauvreté. Un défi quand on sait qu’un tiers des enfants dans le monde n’a pas accès à internet selon l’Unicef.

Le rapport évoque aussi les conséquences du Covid-19 sur l’enseignement en Europe. La fermeture des écoles a « exposé les enfants à des violences domestiques et sexuelles, notamment les jeunes filles ». David Lega a par la suite précisé que ces établissements devaient être « des lieux sûrs pour la future génération ». En ce sens, il « souhaite mettre la priorité sur l’enseignement au sein du plan de relance européen » pour renforcer les formations des professionnels et prendre toutes les mesures appropriées pour condamner des pratiques illégales.

Protection des océans : la pêche au chalut au cœur des débats au Parlement européen

Le Parlement européen a été le théâtre d’un bras de fer, mardi 3 mai. Les eurodéputés ont adopté le rapport d’initiative sur « l’économie bleue durable », de la Portugaise Isabel Estrada Carvalhais (S&D, sociaux-démocrates). Mais les Verts ont voulu frapper fort contre le chalutage de fond. Pour Caroline Roose (Verts/ALE, écologistes), cette technique qui « consiste à racler le fond des océans, est, selon les scientifiques, l’une des techniques de pêche ayant le plus fort impact sur les fonds marins ». La députée belge avait déposé un amendement pour l’interdire.

La majorité des parlementaires ont rejeté l’idée. Le groupe Renew estime que l’amendement des Verts ne prend pas en compte « l’impact socio-économique » de la suppression du chalutage de fond pour les pêcheurs. Mais ils ont déposé un contre-amendement, qui a été validé, pour limiter l’interdiction aux zones jugées les plus menacées.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnalités se sont exprimées sur le sujet. Claire Nouvian s’est notamment alarmée du vote sur la pêche au chalut. Pour la fondatrice de Bloom, une ONG environnementale, « c’est un désastre pour la biodiversité ». Pour rappel, le texte propose des recommandations à la Commission européenne, qui rédigera la loi par la suite. Un défi pour l’UE, au moment où la perte de biodiversité inquiète les défenseurs de l’environnement.

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