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La future SPA supplante les jardins ouvriers

18 octobre 2011

Le 11 novembre, les 19 locataires des jardins ouvriers du Entenloch (derrière le magasin Ikea) devront avoir quitté les lieux. La municipalité a choisi ce terrain pour implanter la SPA, dont les travaux débuteront dès l'été prochain.


L'automne a pris ses quartiers aux jardins ouvriers du Entenloch. (Photo Cuej - Marion Michel)

L'allée n'a plus vu un coup de pioche depuis quelques mois et les mauvaises herbes s'y sont installées. Les haies dépassent maintenant la hauteur souhaitée. Dans les jardins, les dernières tomates n'ont pas été cueillies et sont maintenant flétries. Le lieu, si fleuri et entretenu à ses beaux jours, a perdu de son charme.

La nouvelle a fait des ravages chez les locataires : la SPA, jusque là implantée route du Rhin, va s'implanter à la place de leur jardin. La récolte passée, ils ne se donnent donc plus la peine d'entretenir un lopin de terre qu'ils devront abandonner le 11 novembre.

Charles Walter, jardinier ici depuis 1984, ne cache pas son désarroi, même s'il est l'un des deux locataires à avoir décroché un nouveau jardin.


Charles Walter avait totalement équipé sa gloriette. (Photo Cuej - Marion Michel)


La décision est d'autant plus mal vécue que ces jardins, considérés parmi plus beaux de Strasbourg, étaient vraiment appréciés par leurs occupants. Albert Rey, président de l'association des jardins ouvriers de Strasbourg-Ouest.


Albert Rey trouve au lieu une certaine "magie". (Photo Cuej - Marion Michel)

Charles Walter va plus loin. Avec la perte de son jardin, c'est tout une ambiance qu'il laisse derrière lui. Et qu'il craint de ne pas retrouver sur ses nouvelles terres, près du parc de la Bergerie.


Il ne compte d'ailleurs pas autant s'investir pour son nouveau jardin. Ce serait trop après tout ce qu'il avait fait ici.


Les locataires ont eu du mal à y croire au début mais, devant la volonté municipale, ont dû se résigner. Aujourd'hui, une action en justice n'est toujours pas écartée. Cependant, les jardiniers préféreraient obtenir réparation pour leur investissement physique et financier et se voir attribuer, dès que possible, un nouveau jardin.


L'association se sent véritablement trahie parce qu'elle avait obtenu des garanties orales de la municipalité quant à la survie du lieu.


A côté d'eux, les forains vont devoir également quitter leur terrain.

Marion Michel et Thibaut Gagnepain

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