Le 2019-nCoV est un nouveau coronavirus qui est apparu à Wuhan, en Chine. Il s’ajoute aux six membres de la famille des coronavirus susceptibles d’infecter l’homme. C’est donc le troisième virus pouvant provoquer des pneumonies telles que le SRAS-CoV ayant comme intermédiaire la civette palmiste ou encore le MERS-CoV transmis par les dromadaires.
Une épidémie d’origine animale
Cette « mystérieuse pneumonie », telle que présentée par les autorités chinoises, semble très probablement être d’origine animale. « Comme tous les coronavirus, la chauve-souris semble être le réservoir animal. Il est possible que la transmission vienne directement d’elle ou d’un autre animal intermédiaire », explique Morgane Solis, responsable de l’unité fonctionnelle STAP Microbiologie moléculaire à l’institut de virologie de Strasbourg.
Des chercheurs de l’Institut Pasteur de Shanghai estiment aussi que le virus aurait un ancêtre présent chez les chauves-souris, le coronavirus HK9-1 découvert en Chine en 2011. Une autre équipe chinoise a, elle, indiqué que l’épidémie serait une recombinaison entre un coronavirus de chauve-souris et un coronavirus de serpent.
La provenance de cette épidémie est jusqu’à présent débattue chez les scientifiques. Toutefois ils sont sûrs que la transmission se fait par le contact avec les animaux vivants ou via leurs excrétas, et non par voie alimentaire. « Si on empiète sur le territoire des animaux, on risque de se retrouver en contact avec de nouveaux virus », ajoute Morgane Solis. Elle explique qu’avec la multiplication du contact avec ces animaux sauvages, la probabilité de passage inter-espèce augmente.
Un virus fragile
Aucun traitement n’existe jusqu’à ce jour, mais un mois a suffit à la communauté scientifique d’accumuler une importante masse de connaissances sur ce virus, même-si plusieurs questions sur le sujet, restent sans réponse. Il semblerait que le virus puisse persister brièvement dans l’environnement par le biais d’objets contaminés tels que des mouchoirs, mais les délais sont méconnus.
On sait qu’il se transmet plus facilement que la grippe, mais beaucoup moins que la rougeole. La fragilité de ce virus enveloppé, comme le virus de la grippe, fait qu’il résiste beaucoup moins dans l’environnement que les virus nus tel que le virus des gastroentérites. « Il semblerait que les patients puissent être contagieux peu de temps avant de développer les symptômes, comme c’est déjà le cas pour d’autres virus respiratoires », clarifie Morgane Solis.
Un vaccin développé d’ici vingt mois
Plusieurs laboratoires dans le monde, dont l’Institut Pasteur en France, assurent avoir isolé le virus. Le Centre national de référence Virus des infections respiratoires a confirmé, le 24 janvier, les trois premiers cas de patients touchés par le virus de Wuhan sur le territoire français. Leurs échantillons ont permis aux chercheurs de séquencer le génome viral, ce qui rend possible la comparaison de la séquence avec la vingtaine d’autres présentes dans le monde.
Ils ont pu mettre en culture le coronavirus et débutent les tests de vaccins et de traitements possibles. Certains médecins font des tentatives à partir de cocktails de médicaments utilisés dans d’autres pathologies.
Mais même si ces derniers tentent d’élaborer un vaccin à cette épidémie, le processus entre l’expérimentation du traitement et sa généralisation prend beaucoup de temps. Il ne pourra être développé et testé sur l’homme que d’ici vingt mois. « Il faut isoler et suivre les cas identifiés afin de bloquer les chaînes de transmission », conclut Morgane Solis.
Aïcha Debouza
« Peser dans le paysage politique local »
Adjointe de l’ancienne maire Fabienne Keller (LR), en 2001, puis de Roland Ries depuis 2014, Chantal Cutajar avait déjà été candidate à l’élection municipale sous la bannière du MoDem, en 2008. Elle avait récolté 5,74 % des suffrages. La juriste s’engage cette fois dans la bataille sans parti.
Elle a fondé le mouvement « Citoyens engagés » le 1er décembre 2019, coprésidé par Alain Boos. La « gouvernance » de son association politique s’organise autour de deux collèges : celui des élus, dont elle est la seule membre à l’heure actuelle, et celui des « citoyens », composé par 154 adhérents de son association, issus de la société civile.
Si elle a créé ce mouvement pour mener campagne, elle assure qu’il a vocation à « peser dans le paysage local » au-delà de l’élection municipale.
Le bilan du coronavirus 2019-nCoV s'alourdit en Chine et à travers le monde, avec 427 morts et 20 582 personnes contaminées. Les chercheurs essaient de comprendre l'origine de l'épidémie pour tenter de l'arrêter.
Déjà candidate pour le MoDem en 2008, adjointe aux maires de gauche comme de droite, Chantal Cutajar a décidé cette fois de mener sa barque seule : une liste « citoyenne » pour la municipale 2020. Et elle semble plus préoccupée de l'effondrement de la société que de sa côte dans les sondages.
Elle dit rêver d’une société « plus solidaire, plus égalitaire, plus protectrice, plus participative, plus juste, et plus respectueuse des habitants ». Rien que cela. Chantal Cutajar, 61 ans, adjointe au maire de Strasbourg en charge de la démocratie locale et des marchés publics, a annoncé sa candidature à l’élection municipale le 10 janvier dernier. Après Alain Fontanel (LREM) et Mathieu Cahn (PS), elle est la troisième adjointe au maire socialiste, Roland Ries, à se lancer dans la course à la mairie, symbole d’une majorité en morceaux.
L’ex-président de la Bolivie qui avait démissionné le 10 novembre sous la pression populaire a annoncé lundi 3 février sa candidature au Sénat alors qu’il ne peut se présenter à l’élection présidentielle de son pays.
Le Sénat a adopté de justesse, mardi lors du vote solennel en première lecture, le projet de loi bioéthique qui ouvre notamment la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de femmes.
Le projet de loi a été voté par 153 voix pour, principalement de gauche. La majorité sénatoriale de droite a très largement voté contre (97 des 144 LR, 26 des 51 centristes, 7 des 13 Indépendants). 45 sénateurs se sont abstenus.
Le texte voté par la Haute assemblée a largement été modifié par rapport à celui initialement présenté par l’Assemblée nationale. Beaucoup plus contraignant et restrictif, il va maintenant repartir du côté du palais Bourbon afin d'être à nouveau examiné par les députés qui auront le dernier mot.
Voici les principaux points de désaccord entre les deux chambres parlementaires.
Remboursement de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes
Si le Sénat s’est montré favorable à l’ouverture de la PMA pour les femmes célibataires et aux couples de femmes, il a néanmoins limité son remboursement par la sécurité sociale aux cas à « caractère médical ». C’est à dire pour les femmes souffrant d’une infertilité médicalement constatée. Les autres devront donc régler la facture. Dans un avis de 2017, le Comité Consultatif National d’Ethique pour les sciences de la vie et de la santé avait évalué entre 3000 et 4000 euros le coût d’une fécondation in vitro, l’une des techniques de procréation médicalement assistée les plus utilisées.
La filiation
Conséquence de l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens, le gouvernement préconise que celle qui n’a pas porté le bébé soit reconnue comme parent à égalité avec sa compagne qui accouche, par le moyen d’une reconnaissance anticipée de l’enfant devant un notaire. Comme peuvent le faire les couples hétérosexuels non mariés. Les sénateurs ont quant à eux proposé une solution beaucoup plus restrictive : l’établissement de la filiation de la mère d’intention, celle qui n’a pas accouché, par voie d’adoption.
La GPA à l’étranger
Tandis que le gouvernement proposait que la reconnaissance directe du lien de filiation d’un enfant né à l’étranger d’une GPA soit appréciée « au regard de la loi française » et non pas de la loi du pays où elle a été réalisée. L’objectif étant de limiter la transcription au seul parent biologique. Le second parent doit alors passer par une procédure d’adoption. Porté par le très conservateur Bruno Retailleau, président du groupe LR, les pensionnaires du palais du Luxembourg ont voté un amendement, interdisant la transcription complète à l’état-civil des actes de naissance établis à l’étranger mentionnant deux pères ou mentionnant comme mère une femme autre que celle ayant accouché.
Le double don
Mesure défendue par le gouvernement, la H aute assemblée s’est prononcée contre le double don de gamètes dans le cadre d’une PMA. Cette pratique consiste pour un couple à pouvoir recourir à la fois à un don d’ovocyte et à un don de sperme. Une technique qui pourrait offrir une nouvelle alternative aux couples dont les deux membres sont infertiles. Alors que la loi actuelle exige pour concevoir un embryon que les gamètes proviennent d’au moins un membre du couple.
Accès aux origines
Le Sénat a également réécrit l’article 3 du projet de loi bioéthique, relatif à l’accès aux origines d’un enfant issu d’un don de gamètes. Le texte initial voté par les députés prévoyait que les personnes nées d’une PMA avec don de gamètes ou d’embryons aient le droit d’accéder, à leur majorité, à des données dites « non identifiantes » (âge, caractéristiques physiques…) mais aussi à l’identité du donneur (ou de la donneuse). Les sénateurs ont quant à eux fait la distinction entre l’accès aux « données non identifiantes », « accepté de manière irrévocable par les futurs donneurs préalablement au don », et l’accès à l’identité des donneurs qui doit faire, selon eux, l’objet d’un consentement du donneur au moment de la demande d’accès.
Robin Magnier