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Fabrice, 40 ans – « Je vais reprendre des études pour devenir kiné »

 

« J'ai commencé chez Knorr en intérim il y a 22 ans avant d'être embauché. Là, je suis au poste du process, je fais les préparations et les mélanges. Mais ça fait quatre mois qu’il n’y a plus aucune activité », souffle Cédric, en replaçant ses lunettes sur son nez. En mai, les machines du pôle production ont cessé de fonctionner. Depuis, l'ouvrier et ses collègues trouvent le temps long. « La seule chose qu’on doit faire c’est être à l’heure, s’habiller en tenue et voilà. Notre journée c’est ça, être assis, boire des cafés, fumer des cigarettes, regarder la télé sur le portable et attendre », poursuit le père de famille de 45 ans, originaire de Schirmek. Tout comme Laurence, Cédric fait part de son dégoût pour le groupe Unilever: « Je boycotte, je n'achète plus aucun de leur produit et leur reclassement en interne, je ne veux pas en entendre parler ». Pour subvenir aux besoins de ses trois enfants et de sa femme, récemment licenciée de son poste chez un traiteur à cause de la crise sanitaire, l'ouvrier doit rapidement trouver une alternative. Mais, hors de question de retourner à l'usine. « J'ai déjà deux entretiens mais c'est pas pour le job de mes rêves », admet Cédric, avant de relativiser : «  Si je ne trouve rien, je prendrai le premier truc qui viendra. On a pas le choix, il faut aller de l'avant ».

 

 

Jacques, c’est la star du Bunny’s, un bar karaoké de Strasbourg. La preuve : il est le seul à avoir une bouteille de whisky avec son prénom inscrit au marqueur sur le comptoir. Et sûrement le seul à avoir comme nom de scène Johnny. "Comme le chanteur". Impossible de rater Jacques : sur son t-shirt blanc, qui brille dans la nuit grâce aux lumières UV, l’idole des jeunes fume une cigarette. 

Jacques a dit : "Johnny, je l’ai connu personnellement. J'ai joué avec lui au clavier de 1978 à 1980. Pendant deux ans, j’ai vécu des soirées inoubliables. Puis je l’ai vu 17 fois en concert, dans toute la France."

Comme Johnny, Jacques a des fans : "A chaque fois que je viens, il est là !". Linda, la vingtaine, a choisi une place sous l’écran, aux premières loges du spectacle de "Johnny". Depuis quelques années, elle habite Londres, mais revient au Bunny’s dès qu’elle est à Strasbourg. "Je chante des chansons de mon adolescence. Les gens sont nostalgiques", raconte-t-elle avant de se lever pour aller chanter Au Soleil, de Jenifer. La salle se remplit rapidement, les places assises se font rares, elle transpire la nostalgie. 

 

Cédric, 45 ans – « Notre journée, c’est attendre »

Depuis 1990, plus de 130 numéros du News d'Ill, le magazine des étudiants de deuxième année du Cuej, sont parus dans les kiosques. Nous replongeons dans ses archives pour répondre à la question : mais que sont devenus celles et ceux qui y ont participé ?

Aujourd'hui, c'est au tour de Pantxica Béguerie, directrice du musée Unterlinden, de se confronter au passé. En mars 1990, pour le deuxième numéro du News d'Ill, elle avait été interviewée par Véronique Baud et Geneviève Moindrot pour un article sur celles et ceux qui œuvrent à rendre les musées plus attractifs. Trente après, l'Unterlinden et Pantxica ont beaucoup évolué, mais ils sont restés fidèles à leurs ambitions.

Rafael Andraud

 

Laurence, 49 ans – « J’ai rencontré mon compagnon à l’usine »

[Podcast] Pantxica, vitrine du musée Unterlinden

09 septembre 2021

[Podcast] Pantxica, vitrine du musée Unterlinden

Rafaël Andraud est parti à la recherche de Pantxica Béguerie, interviewée en 1990 et devenue directrice du musée ...

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