« Un chef-d’œuvre qui a changé le visage du cinéma », pour François Truffaut. Ce premier long-métrage de Godard marque la naissance de la Nouvelle Vague. Le film raconte l’itinéraire d’un voyou et sa rencontre avec une jeune américaine à Paris. Une longue et tragique course-poursuite. Si le duo d’acteur que forment Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg rayonne, c’est cette nouvelle manière d’appréhender le cinéma qui fait que ce film restera pour toujours dans l’histoire du septième art. Le réalisateur tourne caméra à l’épaule, laisse les effets spéciaux de côté et privilégie les décors réels. Récit éclaté aux multiples faux-raccords, à cheval entre le documentaire et la poésie, Jean-Luc Godard montre à travers ce film le besoin de renouveau de jeunes réalisateurs qui ne se reconnaissent plus dans leur époque. Celle d’un cinéma en manque d’inspiration.
« Quand j'ai tourné À bout de souffle, je pensais que je faisais quelque chose de très précis. Quand je l'ai vu pour la première fois, j'ai compris que j'avais fait tout autre chose », déclarait le cinéaste en 1968.
« Le stade est devenu un défouloir. La société est de plus en plus violente et cela se traduit en tribune », s’exaspère Jonathan Ozan, président du Virage Sud, l’un des groupes de supporters du Mans FC. Et les derniers événements dans les stades de l’Hexagone lui donnent raison. Arbitre menacé par des supporters à Metz ce lundi 13 septembre 2022. 32 blessés après la descente des supporters de Cologne à Nice le 8 septembre dernier pour un match de coupe d’Europe. Chaos au stade Geoffroy Guichard en fin de saison dernière lorsque les supporters des Verts ont envahi la pelouse après la relégation de leur club en Ligue 2. Les nerfs sont à vif. Et ce mardi 13 septembre, l’Olympique de Marseille accueille Francfort en Ligue des Champions. Selon les autorités, 5 000 supporters allemands sans billets pour ce match sont attendus en plus des 3 300 détenteurs de titres. Une rencontre à haut risque qui inquiète.
« Nous ne sommes pas sereins »
Amoureux du Mans FC, Jonathan Ozan n’est pas du genre à louper un match au stade Marie-Marvingt. Il donne aussi de la voix à l’extérieur, jusqu’à se faire quelques frayeurs : « En juin 2019, nous étions une quinzaine à nous déplacer en Corse pour le barrage d’accession en Ligue 2 contre le Gazelec Ajaccio. Leurs supporters nous traquaient dans la ville dès la veille de la rencontre. Nous avons remporté le match signant leur descente en National. Alors dès le coup de sifflet final, ils se sont rués vers nous pour en découdre. Nous nous sommes réfugiés dans la salle de presse où des stadiers corses nous frappaient et nous insultaient. » Un dénouement regrettable qui ne se limite pas aux frontières de l’Île de Beauté. « Il y a des déplacements pour lesquels nous ne sommes pas sereins. Face à certaines équipes de régions parisiennes notamment », insiste-il.
L’impact des réseaux sociaux
« Ces incidents sont provoqués par une minorité qui prend malheureusement la lumière. Sur 30 000 personnes, seulement quelques dizaines sèment la zizanie », soupire Jonathan Ozan. Assez pour un drame. Et selon lui, les réseaux sociaux ont encouragé la haine du supporter adverse : « Beaucoup se provoquent sur internet et se donnent rendez-vous dans les stades ou leurs alentours pour se battre. »
En septembre 2021, dans les colonnes de So Foot, Nicolas Hourcade, professeur de sociologie à l’école centrale de Lyon et spécialiste du mouvement des supporters, soulignait un autre rôle des réseaux sociaux. Celui d’être un miroir déformant de la réalité : « Ils donnent à voir des événements qui n’étaient pas vus auparavant. Maintenant, tout le monde a un smartphone doté d'une caméra et peut filmer puis diffuser à grande échelle sur les réseaux sociaux. S’il y a des images, ça donne une autre ampleur aux bagarres et aux débordements. Ce phénomène peut accréditer la thèse d’une augmentation de la violence, alors qu’elle est avant tout plus visible qu’elle ne l’était. » Des propos tempérés par Jonathan Ozan rappelant le mimétisme encouragé par la diffusion de masse de ces images sur Facebook, Twitter, Snapchat et Instagram : « Énormément de jeunes voient ces photos et vidéos. Ils s’en nourrissent et reproduisent les gestes violents. »
Une faille organisationnelle
À chaque journée de championnat de France de Ligue 1, Ligue 2 et même de National, des préfectures interdisent à des supporters de se déplacer pour encourager leur équipe. « La France n’est pas capable d’encadrer 200 supporters visiteurs, mais autorise la venue de milliers de fans de foot étrangers lors des matchs de coupe d’Europe. C’est incompréhensible », dénonce Jonathan Ozan. Un point de vue en partie partagé par Nicolas Hourcade : « En France, on a perdu l’habitude d’organiser des matchs. Ce qui est lié au confinement et aux huis clos, mais aussi aux difficultés financières qu’éprouvent les clubs. Par exemple, sur les sociétés de stadiers, profession sinistrée pendant la crise, il y a eu un turnover très important, et on se retrouve aujourd’hui avec des agents qui n’ont pas forcément d’expérience. » Alors comment apaiser les tensions ? « Les clubs doivent prendre leur courage à deux mains et bannir à vie les supporters dangereux », assure Jonathan Ozan. Un travail périlleux : « Il ne faut pas mettre tous les supporters dans le même sac. Une grande majorité ne demande qu’à vivre sa passion dans des stades animés mais sécurisés. »
Julien Rossignol
édité par Milan Busignies
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