Vous êtes ici

« Notre rôle ici est de défendre les vies humaines », s'est insurgée la députée Manon Aubry (GUE/NGL, extrême-gauche) au Parlement européen. Ces propos font suite au naufrage fin février d'une embarcation de migrants en Méditerranée, qui a coûté la vie à plus de 80 personnes, le long des côtes de la Calabre italienne. Les autorités italiennes sont accusées de ne pas avoir réagi face à ce drame (voir encadré).

En février dernier, un navire transportant des migrants a coulé au large des côtes italiennes. Juste avant ce drame, les parlementaires italiens adoptaient une loi pour limiter le sauvetage en mer et contrôler davantage les frontières. La volonté de l’Union européenne d’aller également dans ce sens interroge les parlementaires européens, qui peinent à se coordonner pour renforcer les règles migratoires.

© Anthony Jean/EP

Pilar del Castillo Vera et Thierry Breton en conférence de presse de presse sur le Data act. 
© Alexis HAULOT, European Union 2023 - Source : EP

L’application disparaîtra de tous les supports du Parlement : ordinateurs, téléphones et tablettes professionnels. Mais la question se pose concernant les appareils privés : « On ne sait pas si cela s’applique qu’aux outils du Parlement ou à nos mobiles personnels », demande Manon Aubry. Pour Delphine Colard, la réponse est claire : « il est aussi fortement recommandé de supprimer TikTok sur son téléphone personnel ».

Louise Rondel-Le Ninan
Éva Pontecaille

Si les utilisateurs voient l’accès à leurs données élargi, les associations soulèvent un problème de taille. Les entreprises peuvent imposer des « clauses contractuelles », des « accords de confidentialité », ou encore de « protocoles d’accès stricts », ce qui rend la demande de données numériques fastidieuse pour les utilisateurs. Maryant Fernandez, conseillère au Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc) explique : « le Data Act donne beaucoup d’excuses aux entreprises pour ne pas fournir les données, que ce soit le secret des affaires, ou un algorithme trop compliqué. Le consommateur peut même être renvoyé à une autre entreprise, et il doit alors reformuler sa demande. Les délais d’attente deviennent insupportables ».

Autre problème resté sans solution dans le Data Act pour Alexandra Geese (Les Verts, écologistes) : l’énergie que nécessite le stockage des données, et son impact environnemental. Elle réclame une prise en compte de cette consommation, dans l’optique du Green Deal, qui vise à adapter les politiques de l’Union européenne en matière d’énergie. « Le texte est faible en termes de politiques climatiques. On a besoin d’une numérisation plus intelligente pour sauver la planète. »

Pages