28 mars 2019
Le Parlement européen souhaite améliorer les systèmes de partage des données entre les services de sécurité des Etats membres.
« Il faut renforcer la sécurité, mieux coopérer, mieux protéger les frontières et faire en sorte que les réseaux criminels et terroristes ne puissent plus faire usage de fausse identité », a plaidé l’eurodéputé néerlandais Jeroen Lenaers (PPE, chrétiens démocrates), lors de l'examen par le Parlement européen, mercredi 27 mars, d'un réglement sur le partage des données entre les services de sécurité. Aux termes de celui-ci, les services de polices, les gardes frontières et les administrations judiciaires des Etats membres seront dotés de systèmes de partage d’informations pour un budget de 461 millions d’euros sur neuf ans (2019-2027).
Le réglement prévoit la mise en oeuvre d'un détecteur d’identité multiple (le MID), qui permettra aux forces de l’ordre de comparer le profil et les données relatives d’une personne à une base de données commune. « Ce système est conçu pour éviter les cas où des criminels étaient enregistrés sous 14 identités et pouvaient quand même passer d’un pays à l’autre librement », précise Jeroen Lenaers.
Une deuxième disposition est la création d'un répertoire commun de données d’identités (le CIR) qui rassemblera les données communes des Etats sur des personnes venant d’Europe mais aussi de l’étranger.
Mais le plus gros du budget sera alloué au renforcement de EU-Lisa, l'agence pour la gestion des systèmes d'information à grande échelle dans l'espace de liberté, de sécurité et de justice. Elle aura désormais en charge de superviser les différents systèmes de partage de données au sein de l'Union européenne. Pour Ciaran Carolan, responsable des affaires extérieures à l’agence, ce budget « qui se justifie par un contexte générale de demande de sécurité de la part des citoyens européens », permettra de doubler les effectifs de l’agence, de 1600 à 3200. Déjà validé en commission parlementaire, le réglement sur l’échange des données entre services de sécurité sera soumis au vote des eurodéputés pour adoption en avril 2019.
Nicolas Robertson