28 mars 2019
L’eurodéputée néerlandaise Sophia In’t Veld (ALDE, libéraux) dénonce la corruption à Malte et en Slovaquie. Membre de la commission parlementaire Libertés civiles, elle est à l’origine de la résolution sur la situation de l’état de droit dans l’Union européenne, adoptée ce jeudi 28 mars au Parlement européen.
Avec cette résolution, qu’est-ce que le Parlement européen exige de la part de la Commission et des Etats membres ?
La Commission européenne doit faire pression sur certains Etats, en particulier sur Malte et la Slovaquie. Nous réclamons une accélération de la procédure judiciaire pour les meurtres de Daphne Caruana Galizia et Jan Kuciak (deux journalistes assassinés en 2017/2018 alors qu’ils enquêtaient sur des affaires de corruption dans leur pays, NDLR).
Vous avez enquêté pendant un an et demi dans ces deux pays, quelles conclusions en tirez-vous ?
J’ai travaillé en étroite collaboration avec Greco, l’organe anticorruption du Conseil de l’Europe. La situation à Malte et en Slovaquie est alarmante, les institutions, notamment judiciaires, sont corrompues. Notre résolution dénonce la pratique des visas dorés (des permis de séjour vendus à de riches expatriés, NDLR), qui facilitent la fraude fiscale et tronquent la citoyenneté européenne.
L'eurodéputée néerlandaise Sophia In't Veld (ALDE), membre de la commission parlementaire Libertés civiles. © Benjamin Martinez
Concrètement, que proposez-vous pour que l’Union européenne responsabilise ses Etats membres ?
Ces cas ne sont hélas pas isolés dans l’Union européenne, nous ne devons plus fermer les yeux. Je suis pour un renforcement d’Europol (l’agence européenne de la police criminelle) et pour la création d’un mécanisme de contrôle du bon fonctionnement de l’état de droit au sein des Etats membres. Il est difficile de prétendre éradiquer complétement la corruption, mais je suis convaincue qu’une Europe garante des démocraties est possible.
Propos recueillis par Benjamin Martinez