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Diesel: les eurodéputés valident de nouvelles normes anti-pollution


04 février 2016

Les eurodéputés ont rejeté le 3 février, une résolution parlementaire réclamant un abaissement des seuils d'émissions de dioxyde d'azote autorisés pour les véhicules diesel.

Les députés européens ont rejeté le 3 février une résolution destinée à contraindre les constructeurs automobiles à réduire la pollution émise par les véhicules diesel. Le texte, qui avait été déposé par des parlementaires écologistes de la commission environnement du Parlement européen, demandait l'application immédiate du seuil d'émissions maximums d'oxyde d'azote prévu par la nouvelle norme environnementale « Euro 6 » de 2007, que la Commission a sensiblement revu à la hausse en octobre 2015.

Le rejet de la résolution signifie donc que, comme souhaité par la Commission européenne, le seuil de dioxyde d'azote toléré pour les moteurs diesel passera de 80 mg/km à plus de 170 mg/km. L'exécutif européen justifie cette hausse de 110%, qui doit selon elle prendre fin en 2019, comme une nécessité pour laisser le temps aux constructeurs automobiles d'adapter leurs outils de production aux nouvelles normes.

« Il est intolérable de voir que les Etats et la Commission ont cédé aux sirènes de l'industrie automobile en lui permettant de dépasser les normes européennes antipollution », s'est indigné l'eurodéputée verte française Karima Delli sur Twitter. Un désaccord partagé par Ségolène Royal, la ministre française de l'Ecologie, dans les colonnes du Parisien, le 4 février: « Instaurer des normes plus laxistes, c'est comme donner un droit à polluer aux constructeurs automobiles», a-t-elle réagi.

En revanche, les opposants à la résolution écologiste se sont ralliés aux arguments de la Commission, selon lesquels la question la plus urgente n'était pas celle des seuils mais des conditions de tests d'émissions de dioxyde, qui devront désormais avoir lieu "en conditions réelles". Jusqu'à présent, ces tests n'étaient pratiqués qu'en laboratoire. Or, en conduite sur route, un véhicule diesel émet quatre fois plus de dioxyde d'azote qu'en laboratoire. Le scandale des moteurs truqués de Volkswagen a mis en lumière cette réalité.

 « Je suis satisfait de l'instauration de tests en conditions réelles, forçant l'industrie à investir pour s'adapter à ces nouvelles contraintes fortes », s'est félicité le président de la commission environnement Giovanni La Via (PPE, centre-droit), qui ne soutenait pas la résolution écologiste. Un avis visiblement partagé par la majorité des députés qui l'ont donc rejetée.

Robin Droulez

 
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