04 février 2016
Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, la minorité tatare est victime de la répression politique du gouvernement russe. Le Parlement européen a adopté le 4 février une résolution appelant la Russie à respecter les droits fondamentaux dans la Crimée annexée. Il a aussi condamné des manquements aux libertés civiles au Bahreïn et à Honk Kong.
L'ensemble des groupes politiques du Parlement européen ont voté, jeudi 4 février, une résolution sur les violations des droits de l'Homme en Crimée. L'eurodéputé social démocrate Tibor Szanyi (S&D), co-auteur du texte, a appelé Vladimir Poutine “à mettre fin au plus vite aux atrocités commises contre la population de Crimée”. Des journalistes et militants de la minorité tatare sont régulièrement emprisonnés, torturés et expulsés de Crimée. En 2015, 20 000 Tatars ont fui la Crimée.
Le Tchèque Jaromir Stetina, eurodéputé PPE (centre-droit), a lui dénoncé la “destruction par la Russie des symboles culturels tatars”. Dans les écoles, des classes en langue tatare sont fermées par les autorités russes. La commissaire européenne chargée de la politique régionale, Corina Cretu, a tenu à rappeler devant le Parlement que “les commémorations des déportations staliniennes de 1944 n'ont pas pu avoir lieu”.
Les Tatars sont persecutés car ils se montrent dans leur majorité hostiles à l'annexion russe. Nombre d'entre eux avaient boycotté le referundum de mars 2014 sur le rattachement à la Russie. En exprimant sa solidarité avec les Tatars, le Parlement condamne à nouveau l'annexion de la Crimée par la Russie, qu'il juge illégale. Les eurodéputés ont demandé l'envoi d'observateurs internationaux dans la région.
La question des droits de l'homme est une préoccupation constante des députés européens. Au cours de la même session, ils se sont ainsi également inquiétés de la situation au Barhein et à Honk Kong. Quelques voix divergentes se sont cependant alors faites entendre à la droite de l'hémicycle. Charles Tannock, de l'ENF (extrême-droite) a trouvé que la résolution à l'égard du Barheïn, “pays multiculturel tolérant et ouvert”, était trop sévère. Le centre-droit a dénoncé quant à lui une politique du “deux poids deux mesures” au Moyen-Orient: “Pourquoi ne dit-on rien sur le cas de l'Iran?” a déploré Romana Manescu du PPE.
Benoît Collet