16 mars 2023
« La priorité, en dépit de tout ce qui se passe autour de nous, c’est la lutte contre le réchauffement climatique. On doit faire face à ce défi avec des mesures concrètes, y compris financières », a expliqué Cyrus Engerer (S&D, sociaux-démocrates), le rapporteur d’un projet de réforme du marché des quotas d’émissions de gaz à effet de serre. Le texte adopté s’inscrit dans le cadre du paquet de mesures Fit for 55 (Ajustement à l’objectif 55) qui prévoit de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% à l’horizon 2030 par rapport à 1990.
Depuis 2005, l’Union européenne a décidé d’accorder à chaque industrie européenne, un certain nombre de « droits à polluer » (quotas) pour contrôler les émissions au sein de l’Europe. Mais ces quotas ne sont pas figés, ils s’échangent sur un marché.
Le contrôle des émissions dans l’UE est donc régi par la loi de l'offre et de la demande. Certaines crises, comme celle du Covid, peuvent avoir des conséquences sur la pollution. En 2020, avec la mise à l’arrêt de nombreuses industries, la demande de droits à polluer a chuté, faisant largement baisser les prix des quotas. Certaines industries ont alors profité de l’anomalie pour accumuler les droits d’émission.
Pour lutter contre ce type d’anomalies, en 2019, l’Union européenne a mis en place une réserve de quotas pour assurer la stabilité de ce marché un peu particulier. Jusqu’à maintenant, cette réserve mettait de côté 12% des droits à polluer en circulation. Avec le nouveau règlement, la réserve passera à 24%. Le tout pour « éviter les chocs et garantir la complémentarité, la cohérence et l'efficacité dans la réalisation de l'ambition climatique pour 2030 et 2050 », résume le député libéral roumain, Cristian-Silviu Buşoi.
À l’horizon 2050, l’Union européenne souhaite devenir le premier continent neutre pour le climat. Dans cette perspective, les députés ont adopté à une large majorité un règlement sur l’utilisation des terres et la foresterie.
Les objectifs sont clairs : absorber 310 millions de tonnes de carbone et augmenter de 15% les puits de carbone dans l’UE. Ils permettront une réduction de 57% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.
Mais comment ? Par le reboisement et la préservation des forêts européennes. Celles-ci sont présentées comme des « puits de carbone » ayant la particularité d’absorber deux fois plus de CO2 qu’elle n’en émettent. Les eurodéputés veulent accroître ces ressources en restaurant des zones humides et des tourbières, en reboisant et en mettant un terme à la déforestation.
Les forêts occupent 159 millions d’hectares dans l’UE soit 38% du territoire.
Le scandale n’est pas terminé. Ce soupçon d’ingérence de pays hors de l’UE comme le Qatar ou le Maroc continue de faire beaucoup de vagues dans les institutions.
Dernier accusé en date, le patron de la direction des Transports au sein de la Commission européenne, l’estonien Henrik Hololei. Politico a révélé qu’il a voyagé gratuitement dans le pays à neuf reprises dont quatre fois aux frais de l’émirat avec la compagnie Qatar Airways entre 2015 et 2021. Le commissaire volait aux frais du Qatar au moment où un accord aérien entre l’Union et le pays du Golfe était négocié.
Le média rapporte aussi que selon la Commission, le mis en cause était censé étudier et statuer lui-même sur son cas pour déterminer s’il y avait ou non un conflit d'intérêt, sans autre mécanisme de contrôle.
Ce scandale intervient alors que le 3 mars dernier, les premiers eurodéputés mis en cause, la grecque Eva Kaili (S&D, sociaux-démocrates) et le belge Marc Tarabella (S&D, sociaux-démocrates), ont vu leur détention provisoire prolongée respectivement de deux et un mois.