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Strasbourg soutient la politique économique de l'Union


11 mars 2015

« Il est temps que l’Europe retrouve la confiance des investisseurs. » Les mots de l’eurodéputée Françoise Grossetête (PPE, France) se font l’écho de la nouvelle direction donnée à la politique économique européenne. A l’occasion du vote sur le rapport Rosati (PPE, Pologne), l’hémicycle a réitéré son soutien à l’approche articulée autour de trois piliers. Réformes structurelles et discipline budgétaire, mais aussi, fait nouveau, stimulation de l’investissement.

Maître-mot depuis la mise en place du semestre européen en 2010, l’austérité est désormais couplée avec une nouvelle politique de relance. « Nous avons besoin d’une politique d’investissement. Si nous y renonçons, l’austérité en sera le résultat » défend le  Finlandais Nils Torvalds (ALDE). « Nous devons avant tout promouvoir l’investissement dans tous les domaines, y compris publics et privés » renchérit la Bulgare Eva Paunova pour le groupe PPE.

Si la majorité qui soutient la commission Juncker fait front pour applaudir ce tournant, des voix discordantes se font entendre dans les autres groupes. Ainsi, Ernest Urtasun (Vert, Espagne) met notamment en garde contre un « trio magique » - les trois piliers de la politique économique – qui mènerait selon lui à un échec.

Quelle place pour les parlements nationaux ?

La résolution Rosati appelle notamment à une plus grande « participation des parlements nationaux » qui, dans le cadre du semestre européen, doivent appliquer dans leur budget comme dans les réformes qu'ils adoptent des recommandations arrêtées au niveau européen. Un souhait qui suscite l'incrédulité de la droite conservatrice et eurosceptique. Par construction, « la gestion du semestre européen limite le rôle des parlements nationaux » constate Zdzislaw Krasnodebski (ECR, Pologne), « le processus décisionnel reste entre les mains de fonctionnaires invisibles à Bruxelles ». « Le semestre européen est un moyen pour limiter la souveraineté des Etats membres » surenchérit un député du même groupe, le grec Notis Marias. Combler le déficit démocratique, une demande de l’ensemble des groupes du Parlement, semble s’imposer comme un nouvel objectif pour le semestre européen.

Jérémy BRUNO

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