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La Croatie prend ses quartiers


07 février 2013

Comme onze autres observateurs croates Andrej Plenkovic vit au rythme du Parlement depuis avril 2012, pour être opérationnel dès l'entrée de son pays dans l'Union, prévue pour juillet 2013. Sans droit de vote, il participe à toutes les activités de son groupe politique pour peser déjà dans les débats.

L'adhésion de la Croatie à l'Union européenne est prévue pour juillet 2013. Douzes observateurs de ce pays participent pourtant à la vie parlementaire depuis dix mois, sans droit de vote. Du 4 au 7 février, 9 d’entre eux étaient à Strasbourg pour suivre les dossiers . En tant que futurs collègues, les observateurs croates prennent place dans l’hémicycle comme n’importe quel autre député. Tous sont des élus nationaux en Croatie.

« Notre répartition entre les groupes politiques européens est le miroir de l’état actuel du parlement croate » précise Andrej Plenkovic, observateur  affilié au parti populaire européen, comme deux autres de ses collègues. Sept observateurs ont rejoint les sociaux-démocrates. Un autre est à l' ALDE. Le dernier siège parmi les non-inscrits. Tous deviendront eurodéputés en juillet, jusqu’aux élections européennes de 2014.

Andrej Plenkovic, membre de la commission du budget, y défend fermement les intérêts croates lors des débats. « La Croatie a besoin de fonds pour financer des projets structurels dans les transports et dans le cadre de la PAC. » La contribution de son pays au budget européen s’élèvera à 267 millions d’euros pour le deuxième semestre 2013. 600 millions devraient lui être reversés en application des politiques européennes. Le pays disposera d’un délai de trois ans pour absorber les fonds structurels, au lieu de deux pour les autres Etats membres. Très concerné par le sommet des 7 et 8 février, Andrej Plenkovic s'exprime déjà en vieux routard : « Les débats autour du budget dans le cadre pluriannuel ne sont pas une nouveauté. Les difficultés à se mettre d'accord ne se résoudront pas sans une réelle volonté politique.»

L’adhésion de la Croatie en juillet prochain n’est pourtant pas tout à fait acquise. Depuis le début des négociations, la Slovénie menace de poser son véto à son entrée, au motif d’un contentieux financier. Lors de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, la banque slovène Ljubljanska Banka avait fait faillite. Le gouvernement de Zagreb, après avoir choisi de dédommager lui même ses clients croates, a demandé à Ljubljana de le rembourser. Depuis, le torchon brûle. Mercredi soir, une nouvelle rencontre entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, le Slovène Karl Erjavec et la Croate Vesna Pusic tentait de trouver les bases d' un réglement. « Des messages d’optimisme nous sont parvenus après la réunion d’hier, assure Andrej Plenkovic. Nos deux pays sont en passe de trouver un accord qui ne devrait pas obstruer la poursuite de notre adhésion. » Pour l’observateur croate, « il est important de ne pas mêler les questions bilatérales et les relations autour de questions communautaires. »

Prochaine étape, le vote en commission des affaires étrangères, le 19 février prochain, sur le rapport final de l'eurodéputé tchèque Libor Roucek sur l'adhésion de la Croatie à l'Union.  Le texte devrait ensuite figurer à l'ordre du jour de la session de mars ou avril prochain, pour approbation définitive par le Parlement européen.

                                                                                                                                                                                        Lucie Debiolles

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