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Les matous contre la mafia


04 février 2016

Jeudi 4 février, les députés européens ont présenté à la commissaire Corina Cretu un projet de passeport européen pour animaux de compagnie. La mesure devrait simplifier la lutte contre le trafic d'animaux, la propagation de maladie et les traitements inhumains infligés à certaines bêtes.

Un passeport européen pour chiens et chats afin de lutter contre le grand banditisme, l'idée est originale. C'est celle de la députée européenne allemande Renate Sommer (PPE, centre-droit). L'élue a présenté jeudi 4 février un projet de système d'identification unifiée des animaux de compagnie au niveau européen.

Face à la commissaire aux affaires régionales Corina Cretu, les eurodéputés ont débattu du projet. Concrètement, la base de données unifiée proposée par Renate Sommer comprendrait des informations sur l'âge et la santé des animaux (vaccinations, soins, maladies), mais aussi l'identité du propriétaire et son adresse.

Lutte contre la mafia, les épizooties, la maltraitance animale…

Selon la député allemande, le passeport devrait permettre de résoudre de nombreux problème. Sur le plan sanitaire d'abord, l'accès aux informations de santé depuis n'importe quel pays et lors des voyages des animaux permettrait de prévenir les épizooties (épidémies animales).

Le passeport pourrait également aider sur le plan du grand banditisme. Comme l'a rappelé le député suédois Jasenko Selimovic (ALDE, libéral) en soutien à la proposition de Renate Sommer, les trafics d'animaux de compagnie « alimentent les revenus de la mafia ». Ces réseaux de vente clandestins prolifèrent grâce « à la facilité de contrefaire actuellement les papiers d'identité des animaux ».

Plusieurs députés ont également évoqué l'abandon d'animaux domestiques. Avec l'introduction d'un passeport animal, les propriétaires pourraient être retrouvés et sanctionnés plus facilement qu'actuellement.

La commissaire Corina Cretu a précisé qu'une enquête devra être menée afin d'établir les coûts et bénéfices d'un tel système. Une étude devra également examiner son impact sur les problèmes soulevés par les députés. La commissaire a reconnu les grandes différence de législation entre pays et estimé qu'une unification des bases de données était bel et bien nécessaire. Elle a précisé qu'un texte était déjà dans les mains de la Commission en attente d'adoption par les co-législateurs. 

Guilhem Dubernet

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