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Le Parlement demande une aide financière pour l'Ukraine


27 février 2014

C’était l’un des dossiers les plus attendus de la semaine parlementaire à Strasbourg. La fragile situation politique et économique en Ukraine a fait l’objet d’une résolution adoptée ce matin à main levée par les députés. Ils préconisent une aide financière d’urgence. 

Une semaine après les événements qui ont mené à la chute de Victor Ianoukovitch, l’Ukraine s’est dotée d’un nouveau gouvernement avec l'opposant Arseni Iatseniouk à sa tête. Economiquement, le pays est au bord de la faillite, et aurait besoin de 35 milliards de dollars pour résorber sa crise économique. 

La résolution adoptée ce matin par les députés est un acte politique fort en faveur du changement de régime politique ukrainien. Les députés ont approuvé que les mécanismes d’aides s’opèrent en coopération avec les institutions internationales (FMI et la banque mondiale), en demandant à ce qu’une aide financière à court terme et un mécanisme de soutien à la balance des paiements soit entamé.

Aussi, les parlementaires européens encouragent une aide financière à long terme de la BERD et la BEI. Ils se sont notamment prononcés en faveur d’une conférence internationale des donateurs, afin de lever des fonds dans les meilleurs délais. Olli Rhen, commissaire européen aux affaires économiques et financières avait plaidé mardi dernier pour une telle aide.  

Le Fonds monétaire international (FMI)  a par ailleurs annoncé dans la journée l’envoi d’une mission à Kiev, dans les prochains jours. «Cette mission nous permettra de faire notre propre expertise de la situation économique du pays et de discuter avec les autorités locales du plan de réformes nécessaire» a précisé Christine Lagarde.

Plusieurs sanctions ont notamment été validé par le Parlement européen, comme un gel des avoirs et une interdiction de visa contre les personnes responsables de violations des droits de l’homme, de violence et d’un recours excessif à la force. 

Les parlementaires espèrent ainsi pouvoir lutter contre la corruption, en demandant aux états membres « de mettre en oeuvre leur propre législation anti blanchiment d’argent pour faire cesser l’afflux d’argent détourné en provenance d’Ukraine et pour assurer le retour des actifs volés déposés dans l’union européenne ».

Cette résolution recommande notamment à l’Europe d’opérer un effort envers la jeunesse ukrainienne en mettant en place des procédures de délivrance de visas temporaires simplifiées et à faibles cout. 

Redonner de l’espoir à l’Ukraine concernant l’adhésion à l’UE

Autres points majeurs, les parlementaires européens ont tenu à rappeler que l’Union européenne n’était pas fermé à une quelconque demande d’adhésion à l’Union de l’Ukraine « au même titre que n’importe quel autre état européen, à condition que celle-ci adhère aux principes démocratiques, respecte les libertés fondamentales, les droits de l’homme et les droits des minorités ainsi que l’état de droit ». 

La résolution rappelle que l’Union européenne est prête à signer l’accord d’association/accord de libre-échange approfondi et complet, ainsi qu’une coopération énergétique, dès que la crise politique actuelle sera résolue et que les nouvelles autorités ukrainiennes seront prêtes à envisager une perspective européenne sérieuse. 

Les eurodéputés rappellent enfin à la Russie son engagement à respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine, consigné dans le mémorandum de Budapest conclu en 1994 avec les États-Unis et le Royaume-Uni. La Russie s'y est également engagée à s'abstenir d'exercer des pressions économiques sur l'Ukraine dans le but de la subordonner à ses propres intérêts.

Milena Peillon 

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