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Bien que le duo espère retourner au plus vite sur scène dans des bars bien réels de Strasbourg comme la Kulture ou la Perestroïka, il n’entend pas abandonner cette pratique des lives à distance dans son univers virtuel. Crash Server compte ainsi se produire une fois par mois dans le hub. Ce dernier ne pouvant accueillir pour l’instant qu’une vingtaine de personnes en simultané, seuls les fans les plus assidus seront conviés aux premiers rendez-vous.
Nathan Bocard
Lucas Jacque
Selon les organisateurs, plus de 200 000 membres se sont inscrits mais ils ne sont que 4000 à pouvoir participer réellement au projet. Pour cela, il faut être nommé constructeur officiel. “C’est très carré, lâche Jonathan, c’est toute une procédure : il faut d’abord construire deux bâtiments en guise d’exemple, puis compléter une fiche avec les coordonnées de construction. Une fois que les Américains valident, c’est au tour des administrateurs français de donner leur feu vert et tu peux enfin entrer.” Une démarche qui vise surtout à protéger le serveur de personnes malveillantes, dans un jeu où chaque cube est destructible. La réussite de BuildTheEarth s’explique aussi par le succès mondial de Minecraft : ses développeurs, Mojang Studios, ont récemment annoncé que 126 millions de personnes y avaient joué au mois d’avril.
Guillaume Carlin
C’est la démarche du festival Summerlied à Ohlungen qui invite depuis 25 ans des artistes régionaux. Isabelle Grussenmeyer devait s’y produire au mois d’août mais l’événement a été annulé comme tous ceux de la saison auxquels elle devait participer. Elle souhaite donc mettre ce temps à profit pour développer sa chaîne et léguer ce patrimoine linguistique fragilisé par la baisse constante de dialectophones. Cependant, la demande est là. "On voit des jeunes parents qui ne pratiquent plus mais qui veulent quand même transmettre ce dialecte", explique Isabelle Grussenmeyer. "Il y a une prise de conscience pour entretenir la langue."
Claire Birague
Léa Giraudeau
Une alternative viable donc, mais pas pour tous les niveaux, selon le professeur : “Les élèves qui débutent c’est trop compliqué. Il faut être à côté d’eux, leur montrer sur les cases.” Pour d’autres, ce n'est pas l'expérience qui constitue un obstacle, estime Anouck, professeure de violoncelle à Strasbourg. “Mes élèves les plus âgés n’ont pas confiance devant la caméra, ils ont parfois peur de se filmer”, indique-t-elle. À 28 ans, elle enseigne au Centre musical de la Krutenau et à l’École de musique Saint-Thomas à la Petite France. Avec le confinement, elle aussi s’est mise aux cours à distance, mais avec l’avantage de l’expérience. Plus jeune, elle avait déjà suivi des leçons de violoncelle en visioconférence lorsqu’elle étudiait aux États-Unis. La jeune femme a donc pu faire face aux problèmes techniques inhérents à ce format. “Skype et Zoom sont basés sur la voix humaine, donc on ne peut pas entendre certains sons graves ou aigus.” À cette contrainte s’ajoute le décalage sonore entre les participants, qui élimine la possibilité de jouer à l’unisson.
Anouck a donc dû poser son instrument et apprendre à “tout faire passer par la voix. Il faut être encore plus dans l’observation”, assure-t-elle. Mais cela ne suffit pas à pallier tous les problèmes des réunions virtuelles. La professeure a donc mis en place un nouvel exercice, également à distance : l’échange d’enregistrements. Ses élèves lui envoient une vidéo de leurs performances, qu’elle commente en retour pour donner des pistes de travail. “Ce que je trouve génial dans ce système, c’est qu’ils doivent plus s’écouter eux-mêmes donc ils prennent seuls conscience de certains problèmes.” Convaincue par l’importance de cet aspect, elle souhaite poursuivre cette méthode d’apprentissage lorsque les écoles de musique rouvriront : “C’est quelque chose qui peut être intéressant, il ne faut pas le diaboliser. L'enseignement musical doit majoritairement et impérativement se faire en direct, mais certains outils peuvent être utiles.”
La première vidéo d’Isabelle Grussenmeyer comptabilise 1 281 vues.
De leur côté, les producteurs et maraîchers du Bas-Rhin se réjouissent. “Malgré la perte de certains clients, partis se confiner ailleurs, nous avons doublé notre chiffre d’affaires pour le mois d’avril 2020, par rapport à celui de 2019”, affirme Mathieu Fritz, producteur de fruits et légumes à Obenheim. Pour Jean-Pierre Andrès, maraîcher à Strasbourg, plusieurs facteurs expliquent la venue de ces nouveaux clients : “On a eu ceux qui recherchaient des légumes frais mais qui ne pouvaient plus aller au marché, ceux qui ne voulaient pas faire la queue devant les grandes surfaces, ceux qui nous ont découverts en essayant de faire leurs courses le plus près de chez eux.” Tous deux espèrent désormais que leurs commerces ne resteront pas des plans B.
Marie Vancaeckenbergh