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Pour Florent Schmitt, le slam est aussi une occasion d'unir les gens: “En Alsace, il y a toujours cette frontière dans les têtes, bien que la traverser est simple. Avec notre slam franco-allemand, les gens des deux côtés se rencontrent”.
​Bientôt, le slam va réunir encore plus de gens à Strasbourg. La Coupe de la Ligue Slam de France aura lieu à Strasbourg grâce au slameur Cartouche. L’événement se tiendra du 22 au 28 mai sur plusieurs scènes.

Nina Zeindlmeier et Simone Ahrweiler

Florent, qui fait ce soir un texte moitié en allemand, moitié en français, raconte comment il a vécu le processus d’écriture bilingue: “Dans le texte que j’ai écrit avec Iris Keller, une slameuse allemande, on s’est amusés à passer d’une langue à l’autre, à faire des jeux de mots. Le plaisir, pour nous, était de jouer un peu sur les faux amis. Et de voir quand on a une idée ce qui émerge dans une langue et ce qui émerge dans l’autre et parfois c’est complètement différent”. Entre les deux langues, il y a plein de particularités qui invitent à jouer avec: “Nous avons aussi écrit un texte sur un train et on a joué avec le mot composter. En allemand, ça n’existe pas. Le mot allemand 'kompostieren' signifie faire du compost, on pense à des légumes pourris. C’est marrant! Le fait d’écrire dans plusieurs langues crée une richesse."

Le slam en France et en Allemagne ont chacun leurs codes : “En général, les Allemands font des slams plus longs, jusqu’à dix minutes. En France, on a gardé les trois minutes. Ce qui fait que les Allemands sont souvent plus dans la narration”, raconte Florent Schmitt

“En Allemagne le slam est plus professionnalisé. Les artistes vont plus de scène en scènes, les slams sont payants. A Strasbourg, on propose plutôt du slam social. L’entrée est libre et on veut un mélange entre slameurs professionnels et débutants”, raconte Florent Schmitt avant d'ajouter : “J’ai l’impression que les Allemands sont plus dans la performance. Ils vont plus bouger, vraiment mettre des textes à l’oral. En même temps, il y a un contre-exemple: le groupe Großraumdichten où la slameuse Pauline Füg crée de l‘énergie sans grande performance. Elle arrive à trouver un ton sur scène, qui capte l’attention du public.” Depuis 1997, l’Allemagne organise un championnat annuel de cette discipline. En 2011, l'événement a pu rassembler à peu près 15.000 spectateurs. 

Au Kitsch’n Bar, c’est d’abord les deux langues qui font une différence. Pour Bruno, dont la langue maternelle est le français, l’allemand est “beaucoup plus riche en vocabulaire mais laisse moins de place pour l’imaginaire. Le français offre plus de possibilités pour les poètes.” Il fait partie d’une minorité: “Beaucoup de Français disent que l’allemand est une langue moche, mais moi, je la trouve belle, très belle”.

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