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Avec son déambulateur rouge, Germaine part manifester, à n'importe quelle heure, contre le GCO et pour l'environnement./Cuej Info, Augustin Campos

Retour sur les derniers évènements autour du GCO, un projet de plus en plus controversé.

 

 

réalisation Marie Dédéban

[ Plein écran ]

Le militant anticolonisation, ici durant sa jeunesse. /Droits réservés

Corentin Parbaud

Pour son premier match officiel sans son capitaine emblématique, l’équipe de France de basket affronte la Bulgarie à 17 heures.

Il va falloir apprendre à faire sans lui. L’équipe de France de basket se déplace en Bulgarie, jeudi 13 septembre à 17 heures. En cas de victoire, elle se qualifiera pour le Mondial 2019 en Chine. Une compétition qu’elle disputerait sans Boris Diaw, son capitaine et leader de toujours. Le joueur de 36 ans a annoncé sa retraite internationale au début du mois. Au vu de son palmarès et de son rôle dans le vestiaire, il laisse les Bleus avec un grand vide à combler.

Une absence ressentie sur et hors du parquet

Titulaire indiscutable, Diaw a occupé sans discontinuer le poste d’ailier fort des Bleus depuis 2005. Après l’annonce de sa retraite, personne ne se détache nettement pour reprendre le flambeau. A Botevgrad, le sélectionneur Vincent Collet devrait essayer les jeunes Mathias Lessort (22 ans) et Amine Loua (21 ans), dont la progression linéaire présage du bon pour l’avenir. Mais il a aussi rappelé l’expérimenté Alain Koffi (34 ans), qui semble plus proche de la fin que du début avec l’équipe de France. Et a essayé de faire jouer les ailiers de formation Nicolas Batum (29 ans) et Charles Kahudi (32 ans) en poste 4 lors du dernier match de préparation face à la Grèce, preuve qu’il ne compte pas s’appuyer que sur les jeunes.

Surtout, lorsqu’il enfilait le maillot tricolore, Diaw devenait « capitaine Babac », un leader incontesté, expérimenté, et respecté de tous. Sous ses ordres, la France a atteint son meilleur niveau, ponctué par un titre européen en 2013.  C’est Nicolas Batum qui a hérité du brassard et de la lourde charge de lui succéder. Le joueur des Charlotte Hornets est donc le nouveau leader proclamé d’un effectif français rajeuni mais plein de talents, qui visera les Jeux Olympiques en 2020. Une victoire contre la Bulgarie serait une bonne manière de débuter ce nouveau chapitre de l’histoire des Bleus. Et d’aborder sereinement la réception de la Finlande à Montpellier, le 16 septembre.

Christophe Duchiron, le réalisateur de "Une plume dans le culte" (au milieu) et Perrine Desproges, la fille de Pierre (à sa droite) étaient présents mercredi pour la projection du film documentaire au cinéma l'Odyssée de Strasbourg.

Perrine et l’homme Desproges

Difficile alors de ne pas l’encenser et le porter au panthéon limité des hommes drôles et engagés, qui ne finiront sans doute jamais au Panthéon. Mais heureusement sa fille Perrine, quand elle cesse de parler de « Pierre » pour dire « mon père », fait entendre quelques-uns de ses défauts.

Pierre avait besoin « de plaire à la folie », était jaloux, aimait les westerns mais pas la Nouvelle Vague. Il la prenait dans ses bras mais était intransigeant sur le français, se foutant des maths, quelle futilité. Aimait d’amour sa femme, sa première lectrice mais pouvait être très « chiant » avec elle. Jouait au ping-pong, était un mauvais acteur, un misanthrope pessimiste qui avait besoin de ses amis. S’est essayé à la chanson, mais n’a pas eu le temps de devenir parolier, quand bien même il aurait peut-être eu l’envie de fustiger en musique quelques trous de balle supplémentaires, s’il n’avait passé l’arme à gauche.

Société constipée ou patrons de chaîne bâillonnés ?

Bien loin de cette intimité de l’homme, l’humoriste réapparaît surtout régulièrement dans les débats sur la liberté d’expression. Réalité un peu triste : avoir besoin de l’invoquer, c’est un peu le constat d’un échec, même s’il reste un Canard enchaîné  et que les plumes engagées façon Charlie Hebdo ont encore la liberté de se faire canarder sous les hourras de la sympathie populaire.

La société des années 1980 était plus permissive diront certains. C’est faire l’impasse sur la pile des courriers de lecteurs indignés, reçue à chaque émission du Petit rapporteur, ou chaque réquisitoire inspiré du Tribunal des flagrants délires.

Surtout, c’est oublier que ce sont les chaînes et les producteurs qui décident du contenu, et donc eux les premiers censeurs. A l’époque, ces brillantes diarrhées linguistiques sont autorisées par un Bernard Lion, producteur, ou un Jean-Louis Fournier, alors réalisateur de la Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède, sur FR3.

 

Aujourd’hui les réseaux sociaux font un peu trop enfler chaque polémique, que tout un média et certains humoristes cherchent à éviter. Et de laisser en suspens cette question : ce n’est peut-être pas tant qu’on ne peut plus dire ce que Desproges aurait dit il y à 30 ans, mais qu’on s’empêche de dire.

Que reste-t-il alors de Pierre Desproges ? Des vieux os, des émissions de France Inter enregistrées sur de veilles cassettes pour les inconditionnels, l’image d’un sourire mutin, et la promesse ténue d’une irrévérence future.

Dans la salle de cinéma, mercredi soir, très peu de jeunes et peut-être les deux tiers des sièges vides. C'est malheureux. C'est tant mieux : si, miracle de la mort oblige, Pierre était soudainement devenu consensuel, il ne serait plus vraiment Desproges.

Emilie Sizarols

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