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Lors du conseil municipal de rentrée qui s’est tenu dans la soirée du mardi 24 septembre 2019, les élus schilikois ont rejeté la demande de protection fonctionnelle de Jean-Marie Kutner, maire de 2014 à 2018.

C’était l’un des sujets attendus de la rentrée politique à Schiltigheim. Mardi 24 septembre, les élus ont rejeté la demande de protection fonctionnelle de Jean-Marie Kutner lors du conseil municipal. Ce que réclame l’ancien maire, c'est que la commune prenne en charge ses frais d’assistance et de représentation en justice, qui s’élèvent selon lui à 10000 euros. Le dispositif de la protection fonctionnelle protège tout agent public lorsqu’il est victime d’une infraction dans le cadre ou en raison de ses fonctions.

Début juillet, le maire déchu avait réclamé l'octroi de cette protection à l’actuelle première magistrate, Danielle Dambach, suite à trois articles parus simultanément dans le journal Heb’Di, sa page Facebook et son site internet, en décembre 2018, mars et juin 2019. Il accuse Thierry Hans, fondateur et directeur de la publication d’Heb’Di, d’avoir mis en cause son honnêteté et son intégrité dans le cadre de l’exercice de ses fonctions de maire de 2014 à 2018.

La réaction de Thierry Hans ne s’est pas fait attendre : «À pratiquement chaque article publié par Heb’di, Jean-Marie Kutner demande un droit de réponse, ce que nous n’avons pas fait, selon lui, assez rapidement cet été. Il a de ce fait demandé aux tribunaux de nous astreindre à le publier.» 

Cette requête s’inscrit dans un contexte politique particulier à Schilick. Le mandat de Jean-Marie Kutner a pris fin en 2018, suite à la démission d’un tiers de ses conseillers de l’époque dont Christian Ball, ancien allié devenu ennemi. Des élections anticipées ont alors permis à Danielle Dambach, candidate écologiste, d’être élue grâce au soutien de son prédécesseur lors du second tour. 

26 abstentions et 9 voix contre

Lors du conseil municipal du 24 septembre, Danielle Dambach a appelé chacun à «voter cette délibération en son âme et conscience, dans un souci d’apaisement.» Coup de théâtre au moment du vote : les 26 élus de la majorité se sont abstenu. La maire avait pourtant émis un avis favorable à la requête de Jean-Marie Kutner : «Je vous informe que la Ville de Schiltigheim entend vous accorder le bénéfice de la protection fonctionnelle, avait-elle indiqué dans une lettre envoyée à l’intéressé datée du 10 septembre. La Ville prendra en charge, à ce titre, vos frais d’assistance et de représentation en justice », avait-elle conclu.

Les neuf élus de l'opposition ont résolument voté contre. «Les citoyens ne doivent pas payer les débours ou les accusations contre Kutner, a martelé le conseiller indépendant Ahmed Fares. La presse est un contre-pouvoir indispensable à la démocratie.» Christian Ball, qui vient tout juste d’être investi par Les Républicains pour les municipales de 2020, en a profité pour critiquer le comportement de la majorité : «En un an, cette protection fonctionnelle a déjà été accordée à deux reprises de manière injustifiée. C’est une utilisation abusive de l’argent des Schilikois.» En réponse, Danielle Dambach a simplement précisé que, dans ce cas, c’est une assurance qui prend en charge les frais, et non les Schilikois.

Deux personnes ont effectivement déjà bénéficié de cette protection depuis l’investiture de la maire : un agent municipal et Maïté Elia, conseillère déléguée à la participation des enfants, des jeunes et des centres socioculturels.

«Je ne demande pas un cadeau, simplement l’application de la loi»

«L’abstention est certainement le message politique le moins courageux, riposte Jean-Marie Kutner. Le conseil municipal est là pour appliquer la loi et ne doit pas laisser place au militantisme de bas étage. Je ne demande pas un cadeau, simplement l’application de la loi», ajoute-t-il. 

Pour Guy Siat, maître de conférence en droit public et directeur de l’Ipag (Institut de préparation à l’administration générale), pas de doute, l’ex-maire est dans ses droits : «Les anciens élus peuvent bénéficier de la protection fonctionnelle dès lors que l’attaque dont ils font l’objet est inhérente à leur mandat. La commune doit l’accorder, sauf si l’élu a commis une faute personnelle détachable à sa fonction.» 

Suite à la décision du conseil municipal, Jean-Marie Kutner a indiqué avoir demandé un rendez-vous avec le préfet pour contrôler la légalité du vote des élus schilikois. «Je suis prêt à aller jusqu’au tribunal administratif pour faire valoir mes droits», a-t-il affirmé. Contactée par Cuej.info, la maire de Schiltigheim, Danielle Dambach, n’a pas souhaité réagir.

Pauline Boutin et Benjamin Martinez

Aurélien Gerbeault, Marine Godelier

Le food truck "L'essentiel chez Raphaël" a réussi à trouver un emplacement central à l'Espace Européen de l'Entreprise de Schiltigheim, grâce à la bonne volonté de l'entreprise de vidéo Viastoria qui lui prête son parking deux fois par semaine. Crédits photo : Jérôme Flury

Pas facile de déjeuner le midi quand on travaille à l’Espace européen de l’entreprise (EEE). Seulement sept restaurants sont disséminés dans la zone économique: quatre d’entre eux proposent des tarifs plutôt onéreux (comme Coté Lac) et les trois autres relèvent de la restauration rapide (bagel, cuisine asiatique). Avec 550 entreprises et quelque 8 000 salariés, la faiblesse de l’offre interpelle. 

Sur le parking de la Chambre de métiers d’Alsace, un food truck régale les salariés deux fois par semaine avec ses burgers : « Tout est bon dans le camion » y est installé depuis quatre ans. Pour Gaël Schwach, gérant de ce camion-restaurant, tout semble aller pour le mieux. Il « fait son chiffre » et sa nourriture connaît un grand succès, ce qui n’a pas été le cas pour tous ses confrères : « En quatre années, j’ai vu défiler quatre ou cinq food trucks sur cet emplacement. La moitié d’entre eux est partie d’ici et l’autre moitié a carrément arrêté son activité.» C'était jusqu'à présent la seule possibilité de s'installer à l’EEE, la direction de l'établissement ayant décidé de louer son parking pour pallier l’absence de cantine dans ses locaux et aider les nouveaux entrepreneurs.

La Ville bloque

Sans accord d'un propriétaire privé, un food truck ne peut pas s’arrêter n’importe où pour vendre ses repas pendant les quelques heures de la pause dej’. Il faut des autorisations délivrées par la municipalité. Or, selon Benoît Steffanus, conseiller délégué au commerce et à l'artisanat de la Ville de Schiltigheim : « aucun maire schilickois n'a jamais autorisé les food trucks pour le moment. » Comme solution de repli, la collectivité propose aux camions-restaurateurs de venir au marché hebdomadaire le jeudi, de 8h à 12h. Mais ce lieu et ces horaires ne conviennent pas forcément aux food trucks, qui souhaitent vendre des repas de midi et du soir.

Avec l’arrivée du nouveau conseil municipal en avril 2018, la question a été rouverte. Toujours selon Benoît Steffanus, il est prévu qu’un groupe de travail se réunisse autour de la question : « Les restaurants à Schiltigheim se portent très bien et nous ne voulons pas leur imposer une concurrence sans avoir défini une règlementation claire. Il faut réfléchir à des zones et des horaires pour encadrer le commerce non sédentaire. »

« J’ai pris mon téléphone et j’ai appelé un à un tous les bâtiments de l’avenue de l’Europe »

Depuis le début du printemps, les salariés de l’EEE ont vu un nouveau camion-restaurant s’installer, mais cette fois en plein centre de l’avenue de l’Europe, axe central de la zone économique, sur le parking de l’entreprise de vidéo Viastoria. « L’essentiel chez Raphaël » est un food truck vegan qui sert des plats certifiés bio et locaux, deux fois par semaine, le mercredi et le vendredi. 

« Je voulais aller à Schiltigheim parce que je sais qu’à l’Espace européen, il n’y a pas beaucoup d’offres de nourriture de qualité bio et encore moins végétale. » Après avoir testé péniblement l’emplacement de ses confrères derrière la Chambre de métiers, en aidant des collègues, Raphaël Miquel, gérant de « L’essentiel chez Raphaël » s’est mis en tête qu’il devait occuper une place plus centrale pour sa propre activité. « J’ai pris mon téléphone et j’ai appelé un à un tous les bâtiments de l’avenue de l’Europe. J’ai essuyé plusieurs refus avant de tomber sur Jean-Michel Mangel. » Le dirigeant de la société de production vidéo Viastoria a été sensible à son appel, puisqu’il l’avait déjà rencontré lors des « Trophées RSE idée Alsace » où « L’essentiel chez Raphaël » avait remporté un prix. « Finalement, je pense que s’il ne m’avait pas connu avant, je ne serais toujours pas implanté à Schiltigheim. » 

Estelle Burckel

 

Après trois années de concertations avec les habitants, l'Eurométropole de Strasbourg va engager, à partir de 2020, une nouvelle série de travaux dans le quartier de la Meinau-Canardière. Une partie de l'espace public doit être réaménagé, des logements seront démolis puis reconstruits.

En 2006, l’Eurométropole de Strasbourg s’est lancée dans un plan de réaménagement urbain dans le quartier de la Meinau-Canardière. Dans le cadre du Programme national pour la rénovation urbaine (PNRU), plusieurs phases de travaux ont été programmées entre 2006 et 2015, dont les dernières sont toujours en cours de réalisation. Au total, 626 logements sociaux ont été démolis tandis que 322 ont été reconstruits pendant cette période.

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