La course contre la montre continue. Forte de ses 130 000 membres en Alsace, la communauté turque poursuit son élan de solidarité financière, dix jours après la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l’histoire du pays. À Strasbourg, les fidèles entretiennent l'espoir de sauver les derniers survivants au nom de leur foi.
Après la prière du vendredi à la Mosquée de Strasbourg, des bénévoles récoltent des dons pour les victimes du séisme en Turquie. © Cyprien Durand-Morel
Vendredi, une tendance accable les habitués de la mosquée Eyyüb Sultan, le seuil des 40.000 victimes se rapproche dangereusement. Lors de la première prière de l’après-midi, le muezzin a rappelé aux musulmans l’importance de donner des subventions, pour appuyer les 300 bénévoles de la mosquée déployés sur place.
« C’est une grande fierté que des Français soient sur place pour aider nos compatriotes à sortir des décombres. Je voulais aussi partir mais j’ai des obligations avec mon travail et ma famille », confesse à cuej.info, Fenüser, qui est né à Adana, l’une des villes les moins touchées.
Le montant total des récoltes encore inconnu
Un membre de la mosquée tient un stand dans la cour intérieure de l’édifice religieux, pour inciter les Turcs à participer à l’effort collectif. L’argent est récolté en liquide dans une urne ou en déposant une enveloppe où l’on peut renseigner son RIB.
Des colis alimentaires contenant du riz, du boulghour, des vêtements et des médicaments seront ensuite offerts aux rescapés. Les officiels rencontrés ne souhaitent pas communiquer le montant total récolté depuis le début des tremblements de terre. « C’est plus que ce que l’on attendait », se réjouit l’un d’eux, en témoigne les 100.000 euros récoltés le vendredi 12 février.
L’espoir fait vivre
« On se battra jusqu’au bout. En tant que musulman, nous avons l’habitude de faire preuve de bienfaisance, y compris à l’égard des autres communautés », clame Batman, qui salue l’humanité de tous les pays. La nuit dernière, huit chaînes de télévision turques ont amassé près de six milliards d'euros lors d’un téléthon.
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé de ses vœux la levée d’un milliard de dollars dans le monde entier. « L’argent ne va pas sauver les gens sous les décombres, mais peut aider à reconstruire la vie de millions de rescapés, sans vêtements, sans nourriture, sans ressources », conclut un fidèle de la mosquée, comptable, dont la femme s’apprête à rejoindre les rangs du Croissant-Rouge turc.
Cyprien Durand-Morel
Édité par Luise Mösle