Crédité de près de 53% des suffrages, le député du Finistère a pris la tête de l’Assemblée nationale, mercredi 12 septembre. Il succède à François de Rugy, nommé ministre de l’Ecologie.
Richard Ferrand a été élu par 254 voix sur 484 (52,4 % des suffrages exprimés). Il devient Président de l’Assemblée nationale.#DirectAN pic.twitter.com/w7ms9EORTg
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) 12 septembre 2018
Ce n’est pas véritablement une surprise. Avec près de 53% des voix, le marcheur Richard Ferrand a été élu à la tête de l’Assemblée nationale. Le chef du groupe La République En Marche (LREM) est sorti vainqueur d’un scrutin secret organisé à la tribune le mercredi 12 septembre. Il était opposé à Annie Genevard (Les Républicains), Mathilde Panot (La France insoumise), Ericka Bareigts (Parti socialiste) et à Marc Fesneau (MoDem). Ce dernier, dont le parti est allié à La République En Marche à l'Assemblée nationale, a recueilli un total de 86 voix. Selon franceinfo, une cinquantaine d'entre elles émaneraient de députés LREM. Preuve que la candidature de Richard Ferrand ne faisait pas l'unanimité au sein de son parti. A titre de comparaison, son prédécesseur François de Rugy avait été élu 353 voix, contre 254 pour le nouveau président de l'Assemblée.
.@MFesneau (Modem) félicite Richard Ferrand et justifie sa candidature : "C'est bien d'avoir pu exprimer cette volonté d'un dialogue construit (...) Heureux d'avoir pu exprimer ce que nous sommes !" #Perchoir #DirectAN pic.twitter.com/CzunkRhL5k
— LCP (@LCP) 12 septembre 2018
Le 10 septembre dernier, Richard Ferrand avait été investi par son parti, La République En Marche, devançant notamment Barbara Pompili. Les marcheurs étant majoritaires à l’Assemblée (312 sur 577 députés), il ne faisait aucun doute que Richard Ferrand serait choisi pour remplacer François de Rugy, nommé au poste de ministre de la Transition écologique et solidaire. Le jeu de dominos, né de la démission de Nicolat Hulot, se poursuivra le mardi 18 septembre, avec l'élection du nouveau chef du groupe LREM à l'Assemblée.
Un leadership affaibli
Dans sa première allocution en tant que président de l'Assemblée, Richard Ferrand a souligné sa « détermination à faire vivre les expressions démocratiques » dans l'hémicycle. Aussi, l'élu du Finistère, bien qu'Aveyronnais d'origine, a affiché son désir de « privilégier les débats de fond », plutôt que « les polémiques enflammées ». « Je ne renoncerai à rien pour servir la responsabilité que vous m'avez confiée, pleinement conscient que c'est notre honneur d'œuvrer pour une tâche dont nous ne verrons jamais le plein accomplissement », a-t-il conclu.
Mis en cause dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne et sous le coup d'une information judiciaire, Richard Ferrand a laissé entendre qu’il ne quitterait pas son poste s’il était mis en examen. « Ce serait un déséquilibre total si demain tous les parlementaires étaient mis dans la main de la seule autorité judiciaire », a-t-il déclaré. « De plus, il y a une différence radicale entre une mise en examen qui procède de réquisitions du parquet, qui dit après enquête qu'il y a infraction à la loi, et ce qui procède simplement d'une plainte avec constitution de partie civile qui relève de la mécanique judiciaire », a-t-il poursuivi. En 2017, le Premier ministre Edouard Philippe avait déclaré au micro de RTL qu’un ministre mis en examen devrait nécessairement démissionner. Il semblerait que cette règle ne s’applique pas aux députés.
Avant même l'officialisation des résultats du vote, Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la France, a été l'un des premiers à s'indigner du choix des députés. « Si je comprends bien, celui qui est viré du gouvernement par Emmanuel Macron serait digne d'être président des députés ? De qui on se moque ? L'Assemblée nationale n'est pas la voie de garage du gouvernement ! », s'est-il exclamé.
Florian Bouhot