Elle a fait un retour en fanfare depuis l'intervention française au Mali. Elle, c'est la fameuse "guerre contre le terrorisme". Son concept reste toujours aussi flou mais une chose est sure, derrière les idées nobles se dissimulent les coups tordus des services secrets. Rue 89 reprend un article édifiant du New York Times, qui traite des frappes secrètes des drones américains et de leurs "victimes collatérales". "Jeudi 7 février, cette guerre clandestine va recevoir un rare coup de projecteur, écrit Elsa Fayner. Son architecte en chef, John O.Brennan, conseiller de la Maison Blanche au contre-terrorisme, doit être nommé à la direction de la CIA." Et répondra donc aux questions des sénateurs américains.
Autre secret éventé : le Figaro revient sur les révélations de WikiLeaks qui secouent la Bulgarie. Son Premier ministre, Boïko Borisov, ne serait autre que le dénommé "Agent Bouddha". Ancien policier, l'homme fort du pays aurait basculé dans le milieu de la criminalité organisée. "Les diplomates de Washington n'hésitent pas à le décrire comme un gangster habillé en Armani", raconte Alexandre Lévy.
Secret toujours, mais de polichinelle. On s'en doutait depuis les dernières élections présidentielles, une étude TNS Sofres pour France Info/Le Monde/Canal + le confirme : un Français sur trois adhère aux idées du Front National. "Lame de front", titre le Huffington Post. Le pure player en profite pour se poser la lancinante question de l'alliance entre l'UMP et le parti frontiste. "Après avoir défilé ensemble contre le mariage gay et co-signé plusieurs amendements, UMP et FN ont opéré un premier pas l'un vers l'autre", juge le "HuffPost".
Capture d'écran du Huffington Post
Ce 6 février marque également une nouvelle désertion des journaux. A l'appel du Syndicat général du Livre et de la communication écrite de Presstalis CGT, les kiosques sont aujourd'hui orphelins des quotidiens nationaux. L'un d'eux, l'Humanité, se penche sur l'avenir de la principale messagerie de presse, qui s'annonce sous de sombres auspices. A lire Claude Baudry, le marasme est parti pour durer.
Chacun y va de son commentaire
L'être et le néant? Un "grand monument de l'inintelligence." Madame Bovary ? "Ben c'est nul." A la recherche du temps perdu? Un "écrit incompréhensible, sans aucun intérêt." Slate s'est amusé à monter une compilation de commentaires trouvés sur Amazon. Balzac, Molière, Flaubert, Sartre... Cauchemars sanctifiés des collégiens, ces grands classiques de la littérature française sont passés à la broche.
L'intervention de François Hollande au Parlement européen, disséquée par les éditorialistes des quotidiens régionaux, fait elle aussi l'objet de nombreux commentaires. "La France, si malmenée dans une zone euro en panne économique se croit toujours autorisée à faire la leçon plutôt qu'à privilégier les réformes structurelles capables de la remettre à flot", attaque Hervé Chabaud, de L'Union. Rémi Godeau, de L'Est Républicain, raconte la journée d'un homme "heureux comme un homme de compromis en terre de compromis". A Sud Ouest, Bruno Dive préfère retenir le "souffle" du discours du chef de l'Etat : "A défaut de parler en patron, il pouvait s'affirmer en leader, leader d'une nation qui se sent encore bien seule face au terrorisme islamique."
Autre hémicylce, autre atmosphère. Au Palais Bourbon, la fatigue se propage à vitesse grand V. Et logiquement, les nerfs lâchent. Le site du Nouvel Obs publie une vidéo de la Garde des Sceaux Christiane Taubira, qui n'a pu aller au bout de son intervention, prise d'un fou rire alors qu'elle répondait à un député de l'opposition.
Le fou rire de Taubira par Le Nouvel Observateur
Enfin, à quelques heures du match de l'équipe de France face à l'Allemagne, L'Equipe a rencontré l'icône du football allemand Franz Beckenbauer. Le "Kaiser" évoque une Nationalmannschaft en plein doute, dont le sélectionneur Joachim Löw est pris en grippe outre-Rhin. Adieu l'adulé "Super Jogi" raconte l'Equipe. Désormais, "public, médias et grands anciens expriment ouvertement leur scepticisme". Il essaiera de les faire taire dès ce soir, au Stade de France.
Raphaël Badache