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El Commandante perd sa dernière bataille. Le président Hugo Chavez s'est éteint hier à l'âge de 58 ans des suites d'un cancer contre lequel il luttait depuis deux ans. La nouvelle est tombée hier soir à 21h55 (heure française). Seul le Parisien s'en fait mercredi l'écho dans son édition papier. Sur les sites d'information, les portraits du dirigeant disparu se succèdent : populaire et charismatique pour les uns, populiste et mégalo pour les autres. « Chavez, l'arme à gauche », titre ce matin Libération.fr qui retrace, à travers une fresque, l'itinéraire du socialiste depuis son coup d'Etat manqué en 1992 à sa récente « dérive autocratique ».

« Un phare s'est éteint », écrit Jean Ortiz sur l'humanité.fr, dans un portrait élogieux. « Chavez était le fédérateur, le moteur, le centre de gravité d'un mouvement populaire pluriel, salue le chroniqueur. Le peuple l'aimait parce qu'il avait changé la vie de millions de parias ». Le bilan est sensiblement différent pour lefigaro.fr. L'homme « aimait cultiver son image de dirigeant incontrôlable, fantasque, imprévisible », analyse le site. Il laisse un pays «économiquement affaibli » dans lequel «  la production pétrolière stagne, l'insécurité atteint des niveaux intolérables et l'inflation dépasse allégrement les 20 % ».

Dans un Venezuela « plongé dans une crise économique de grande ampleur », la mort du tribun annonce des lendemains difficiles, écrit Moisés Naim, sur slate.fr. « Les déséquilibres économiques sont légion », avertit le chroniqueur vénézuélien, pour qui « une dévaluation de la monnaie est inéluctable ». Les défis sont nombreux pour un pays qui accuse un déficit budgétaire de 20 %. «  L'histoire ne fait que commencer », prédit l'éditorial du site vénézuélien El Universal.

Sarkozy de retour ?

L'ancien chef d'Etat sera-t-il candidat en 2017 ? Cité dans l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, Nicolas Sarkozy affirme sérieusement ne pas le vouloir. Mais déclare qu'il pourrait y être « obligé d'y aller. Pas par envie. Par devoir... » François Fillon, candidat à la primaire UMP pour la présidentielle de 2017, n'a pas tardé à réagir : « la seule chose qui compte, c'est qu'on ait un projet politique, a-t-il répété sur BFM. On verra après qui est le mieux à même de porter ». Interrogée sur l'hypothèse d'un come-back de l'ancien président, la porte parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a préféré manier l'humour. « Ce n'est pas vraiment au cœur de nos préoccupations d'aujourd'hui... sauf si M. Sarkozy est candidat à signer un contrat de génération."

Réelle envie ou sens du devoir ? A l'heure de plancher à son tour sur une réforme des retraites, on ignore quelle dynamique anime le gouvernement. D'après le journal Les Echos, qui y consacre aujourd'hui sa une, l'exécutif prépare une nouvelle réforme du système des retraites pour la fin de l'été. Et a d'ores et déjà identifié trois leviers : « l'allongement de la durée de travail, du niveau des pensions et des cotisations ». Alors que le parti socialiste avait, en 2010, brocardé l'allongement de la durée de travail imposé à la hussarde par Nicolas Sarkozy, l'annonce vient s'empiler sur la liste déjà longue des reniements de François Hollande.

Un président auquel, si l'on en croit le Canard Enchaîné, ses propres conseillers ont donné le surnom de « Pépère ». Et l'hebdomadaire satirique de rapporter les propos peu flatteurs d'un haut fonctionnaire tenus à l'égard de François Hollande : « le bordel gouvernemental bat tous les records et gagne maintenant tous les sujets (…) Ce bordel, nous sommes nombreux à le trouver invivable, mais Hollande, lui, s'y complaît ».

Accord sur l'emploi, désaccord sur les chiffres

Ils étaient selon l'Humanité « plus de 200 000 », mardi, à battre le pavé contre « un projet de loi made in Medef ». « Quelques dizaines de milliers » d'après le Figaro. Malgré une lecture différente de l'évènement – ou du non événement - les deux quotidiens se réjouissent. « Une partie importante de l'opinion est décontenancée par le ralliement d'une partie de la gauche à la thèse du grand patronat », conclut Jean-Paul Piérot dans l'édito de l'Humanité. « On ne peut pas dire que la CGT et ses comparses de la gauche rose-rouge aient soulevé les foules », moque Gaetan de Capèle dans celui du Figaro. « Tant mieux », « la voix est libre », avance ce dernier, pour qui transcrire l'accord dans la loi est « un devoir impérieux ». « La mobilisation n'a pas été massive » admet le journal Libération, observant dans la journée de mardi le « premier bras de fer, depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir ». « Oui, il faudra travailler plus pour gagner autant et peut-être même moins », prévient Nicolas Demorand.

Marcela Iacub refait la une

Après le Nouvel Observateur, c'est au tour de l'Express d'afficher à sa une Marcela Iacub, l'ex-maîtresse de DSK et auteur du livre Belle et bête. "Femmes, l'arme du sexe", titre le magazine. Qui consacre un dossier à ces "nouvelles amazones" capables de jouer « ouvertement de leurs corps et de leur sexualité. Pour défendre leurs idées comme pour assurer leur plaisir ». Preuve que l'hebdomadaire manie l'art de surfer sur la polémique.

Rémy Dodet