L’ONG Foodwatch épingle six grandes marques pour cheapflation, une pratique qui consiste à changer la recette en catimini d’un produit tout en augmentant son prix.
Six produits du quotidien ont été épinglés par l'ONG Foodwatch. © Pixabay
Après avoir alerté en décembre sur la shrinkflation, qui consiste à la réduction en volume de certains produits dont les prix augmentaient, l’ONG Foodwatch alerte sur une nouvelle « pratique abusive » des industriels de l’agroalimentaire, la « cheapflation ».
Qu’est-ce que la cheapflation ?
Le mot vient de la contraction des mots cheap (« bon marché » en anglais) et inflation. Elle désigne une pratique qui consiste à réduire la qualité nutritionnelle, soit sa valeur énergétique, tout en augmentant son prix.
Pour ce faire, les marques réduisent, suppriment ou substituent un ingrédient par un autre moins cher et/ou de moins bonne qualité sans en avertir les consommateurs. Une modification gustative que ces derniers ne détectent pas.
Quelles sont les marques épinglées ?
L’ONG pointe du doigt six marques : After Eight (Nestlé), Bordeau Chesnel, Findus, Fleury Michon, Maille (Unilever) et Milka (Mondelez). Toutes ont modifié la composition de certains produits tandis que leurs prix au kilo augmentaient dans les rayons.
Parmi les exemples avancés par Foodwatch, se trouve notamment celui des colins d’Alaska à la bordelaise vendus par la marque Findus. En avril 2023, l'entreprise a diminué la quantité de chair de poisson de 75% à 71%. En parallèle, le prix au kilo du produit a presque doublé (47%). Autre exemple, les bâtonnets « Le Moelleux » de la marque Fleury Michon ont perdu 11% de chair de poisson (passant de 43% à 38%). Or, sur la même période, le prix au kilo a bondi de 40%.
Qu’est-ce qui fâche ?
Pour identifier ces pratiques, l’ONG indique s’être appuyée sur Open Food Facts (base de données collaborative sur les produits alimentaires) pour identifier les éventuels changements de nutri-score lors des altérations de composition. Elle a aussi recensé les prix au kilo des anciennes recettes via les catalogues des principaux supermarchés avant de les comparer aux prix actuels, tout en prenant en compte l’inflation.
Foodwatch a ensuite demandé aux marques de confirmer ou infirmer leurs constats. Ces dernières justifient ces changements par les crises récentes et les difficultés d'approvisionnement. Mais pour Audrey Morice, chargée de campagne chez foodwatch : « C’est l’opacité de la cheapflation qui fâche [...] On a l’impression que les industriels maintiennent leurs marges sur le dos des consommateurs. »
Océane Caillat
Édité par Célestin de Séguier