La Première ministre a annoncé, ce mercredi, une série de mesures pour faire face à la hausse du prix du gaz et de l’électricité, à l’approche de l’hiver.
Crise énergétique : ce mecredi 14 septembre la Première ministre Elisabeth Borne a présenté les scénarios pour faire face à la flambée des prix. Photo Creative Commons - Jacques Paquier.
Le prix de l’énergie continue d’augmenter, le froid arrive bientôt dans l’Hexagone, et des millions de Français se demandent comment ils vont parvenir à se chauffer cet hiver. C’est dans ce contexte que la Première ministre a pris la parole ce mercredi 14 septembre après-midi.
Lors d’une conférence de presse, Élisabeth Borne a dévoilé une estimation du prix de l’électricité en 2023 dix fois supérieure à son coût en 2021, et cinq fois plus élevé pour le gaz. Face à ce défi immense, la cheffe du gouvernement a annoncé une série de mesures, en promettant : « Nous sommes déterminés à agir et protéger les Français et notre économie. »
Prolongation du bouclier tarifaire en 2023
Déjà appliqué à partir de l’automne dernier, le gel des prix de l’énergie est prolongé en 2023. Pour tous les ménages, les copropriétés, les logements sociaux, les petites entreprises et les plus petites communes, la hausse du prix du gaz sera limitée à 15% à partir de janvier, celle de l'électricité à 15% à partir de février 2023. D’après les estimations du gouvernement, ces prix auraient dû augmenter de 120% sans intervention de sa part.
Concrètement, pour les ménages, cela représentera une hausse de 25 euros par mois au lieu de 200 euros en ce qui concerne le gaz, et 20 euros plutôt que 180 euros pour l’électricité, affirme la Première ministre. « L’écart ne sera pas reporté sur les consommateurs en 2024, il sera pris en charge par l’État », a assuré Élisabeth Borne. D’après le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui s’exprimé dans la foulée, le coût de ce bouclier tarifaire sera de 16 milliards d’euros.
Un nouveau chèque énergie en fin d’année
Dans le but d’accompagner les « ménages les plus modestes », le gouvernement promet la mise en place d’un nouveau chèque énergie exceptionnel en fin d’année. Son montant sera de 100 ou 200 euros selon le revenu du foyer. Il devrait concerner 12 millions de ménages.
Une enveloppe de 230 millions d’euros pour ceux qui se chauffent au fuel et au bois
Cette annonce est un rappel d’un amendement du texte sur le pouvoir d’achat adopté par l’Assemblée nationale le 25 juillet dernier. Plutôt destinée aux ménages ruraux, cette enveloppe permettra de protéger ceux qui sont parfois considérés comme les grands oubliés des mesures luttant contre l’inflation de l’énergie.
Un nouvel appel à la « sobriété énergétique »
La Première ministre a présenté la réussite du plan de sobriété (adopté en juillet dernier) comme l’un des grands défis de l’hiver. L’objectif est de réduire de 10% la consommation d’énergie par rapport à l’année dernière. « Ce sont des millions de décisions individuelles chaque jour pour que l’hiver se passe bien. État, particuliers, entreprises, chacun a son rôle à jouer », a-t-elle rappelé.
La lutte européenne contre la spéculation sur les prix de l’énergie
Autre défi du gouvernement présenté par la cheffe du gouvernement : adopter une réponse européenne contre cette hausse du prix de l’énergie. Élisabeth Borne a annoncé la mise en place d’un plafond sur le marché européen du gaz d’ici la fin de l’année, pour « éviter qu’il s’écarte de ce qui est mis en place ailleurs dans le monde ». Elle a aussi rappelé une mesure proposée ce mercredi matin par la Commission européenne, qui vise à la récupération, par chaque pays de l’Union, des marges exceptionnelles réalisées par ceux qui « spéculent sur la crise ».
Luc Herincx
Édité par Baptiste Candas