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05/02/13
15:35

Petroplus attend son repreneur

A Petit-Couronne, l'espoir s'effrite à mesure que les heures défilent. A quelques heures de l'expiration du délai pour les offres de reprise de la raffinerie Petroplus, fixé à 17 heures ce mardi, les 470 salariés attendent sans trop y croire. Le temps s'est arrêté le 5 janvier, lorsque Francois Hollande s'est présenté sur le site. Non, l'Etat ne nationalisera pas, mais "fera son devoir", une "participation minoritaire" dans le cas d'une hypothétique reprise, a annoncé Arnaud Montebourg ce mardi. Le ministre du Redressement productif, invité mardi matin sur RTL, n'a cependant pas précisé l'importance de l'investissement gouvernemental.

 

Les salariés de Petroplus s'impatientent. Au sortir de sa réunion avec Matignon lundi soir, Yves Scornet, représentant de l'intersyndicale chargée de dénicher un repreneur potentiel, a résumé l'état d'esprit ambiant : "Demain (aujourd'hui), ce sera peut-être une défaite", car pour le gouvernement, "il n'y a aucune proposition qui émerge." Matignon parle d'un "dossier difficile", de chances de reprise "limitées" avant d'invoquer le spectre du "plan social, dans l'hypothèse où aucune offre crédible" ne serait trouvée. Et l'hypothèse se précise à mesure que le jour avance, aucun candidat parmi les pistes évoquées n'ayant encore déposé de dossier.

 

  • Les candidats sérieux

 

En première ligne, l'exploitant historique du site, Shell, qui utilisait la raffinerie de Petit-Couronne jusqu'à sa cession en 2007, semble être la solution la plus évidente. Le gouvernement aurait par ailleurs indiqué à Yves Scornet qu'il "discutait actuellement avec Shell", sans confirmation de Matignon pour le moment. Seul problème : le groupe pétrolier n'était pas présent à la réunion de lundi soir, et n'a jamais communiqué sur le sujet.

 

L'autre piste jugée sérieuse par l'intersyndicale est l'hypothèse d'une reprise par l'entreprise NetOil, basée à Dubaï et contrôlée par l'homme d'affaires libano-américain Roger Tamraz. Dominique Paret, le représentant de NetOil en France, a indiqué lundi après-midi à l'AFP que la société comptait déposer une offre "complète", sans toutefois préciser quand, en avançant un plan d'investissement de 468 millions de dollars. Pourtant, des "sources concordantes" auraient déclaré vendredi que la société serait "loin du compte", rapporte le Point.

 

  • Les "nouveaux venus"

 

En dehors de ces deux repreneurs potentiels, les candidats ne sont pas légion. L'intersyndicale évoquait ce lundi des "nouveaux venus" dans la liste des candidats, parmi lesquels Murzuk, une entreprise sud-libyenne basée dans la ville éponyme, et Jabs Gulf Energy Ltd, une société irakienne, bien qu'Yves Scornet "n'y croie pas trop". Pour le moment, aucune de ces deux sociétés ne s'est manifestée au tribunal de Commerce de Rouen, qui se tient prêt à recevoir les candidatures.

 

  • La piste iranienne et les critiques des syndicats

 

Reste le dernier volet de ce feuilleton : la piste iranienne, représentée par le groupe Tadbir Energy Development. Les responsables du groupe s'étaient déplacés à Rouen, il y a très exactement deux mois, pour déposer une offre de reprise du site. Mais encore une fois, un léger problème est venu perturber la bonne marche de l'opération : l'importation de pétrole iranien est tout bonnement interdite sur le territoire européen, à titre de sanction, en vertu d'un règlement adopté le 23 mars 2012 par le Conseil européen. Hors de question pour le gouvernement de cautionner une telle opération financière. Rapidement, la société se retire de la course, au désespoir de l'intersyndicale. "Le gouvernement a tout fait pour écarter cette offre", a déclaré Yves Scornet, avant de critiquer officiellement le gouvernement dans un communiqué paru lundi après-midi.

 

A l'heure actuelle, donc, aucune offre ne semble pouvoir satisfaire aux exigences du gouvernement, alors que les salariés sont actuellement rassemblés, dans un baroud d'honneur, devant les portes de leur usine en sommeil. Si d'aventure une offre devait être déposée, il faudra compter "une quinzaine de jours pour avoir une décision", a expliqué Laurent Patinier, représentant CFDT. Un comité d'entreprise est d'ores et déjà prévu le 6 février en vue d'examiner la ou les proposition(s). Si la situation conserve son statu quo, en revanche, la liquidation immédiate pourra être prononcée. Et les heures semblent de plus en plus courtes.

 

 

Thibault Prevost

 

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