Anne Hidalgo, maire de Paris, détaille son projet de deux centres d'accueil pour migrants. Premiers en France, ces lieux d'hébergement se précisent dans un contexte tendu.
Des réfugiés afghans installés au bord du canal Saint-Martin, à Paris, en 2010. Photo: Evan Bench
Fin mai, Anne Hidalgo avait pris de court le gouvernement en annonçant la création de deux centres d'accueil humanitaires, que la France rechignait encore à mettre en place. Hier matin, elle en a précisé les contours : un centre d'accueil sera ouvert dans un mois dans le quartier de la Chapelle. Celui-ci sera financé à 80% par la ville de Paris.
La question est brûlante. Des centaines de migrants ont été évacués le matin même, dans le XIXe arrondissement de Paris. Les associations d'aide aux migrants avait pourtant demandé l'arrêt des évacuations - une vingtaine en trois mois - fin juin, si des solutions d'hébergements ne sont pas disponibles. Lundi soir, un futur centre d'accueil pour migrants a été incendié, à Forges-les-Bains, en Essone, quelques jours seulement après avoir été inondé volontairement.
Accueillir dignement
C'est dans un ancien entrepôt de la SNCF, en cours de rénovation, situé dans le quartier de la Chapelle, dans le nord de Paris, que 400 hommes migrants devraient être hébergés, dès le mois d'octobre. Emmaüs Solidarité lance déjà un appel aux dons de vêtements et recrutera une centaine de travailleurs sociaux pour les orienter. Le Samu social y sera présent tous les jours pour les premiers soins et pour un suivi psychologique. Un autre camp ouvrira à Ivry-sur-Seine, dans la banlieue sud, d'ici la fin de l'année, à destination des "publics vulnérables" : les femmes et les enfants.
L'idée est "que toutes les personnes soient accueillies dignement, et que très vite on puisse leur offrir une orientation adaptée à leur situation", explique à l'AFP Aurélie El Hassak-Marzorati, directrice générale adjointe d'Emmaüs Solidarité qui assure la gestion.
Ces centres restent une solution d'urgence. Les migrants seront accueillis entre 5 et 10 jours avant d'être orientés vers d'autres hébergements pour demandeurs d'asile. Ceux qui n'ont pas accès à l'asile "ne seront pas pris en charge", a précisé Anne Hidalgo.
Sarah Bos