Sans surprise, les conseillers départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont adopté lundi 4 février à la majorité le texte créant la Collectivité européenne d’Alsace.
Quelques applaudissements et de grands sourires dans la salle du Conseil départemental place du Quartier Blanc à Strasbourg lundi matin. Au terme d’une heure de débats, le résultat est tombé sans grand suspens. Quarante élus (LR, LREM, UDI) ont voté pour la création de la Collectivité européenne d’Alsace. Cette entité aux compétences élargies doit regrouper les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Seuls six élus socialistes se sont prononcés contre. Ce vote marque la première étape d’un parcours législatif qui doit aboutir à la naissance de la Collectivité européenne d’Alsace le 1er janvier 2021.
L’acte fondateur de la Collectivité européenne d’#Alsace a été voté par l’Assemblée ce matin pic.twitter.com/YCPp7iR97M
— Tout le Bas-Rhin (@toutlebasrhin) 4 février 2019
À la sortie de la session, le président du Conseil départemental du Bas-Rhin, Frédéric Bierry (LR), s’est dit très satisfait du vote. «On a franchi un vrai pas pour notre territoire, pour donner un nouveau souffle à l’Alsace». Il a salué «un retour en force de l’identité alsacienne». «Nous avons mis beaucoup d’énergie pour reconstruire l’Alsace détruite par le gouvernement de Manuel Valls en 2015», a t-il déclaré, faisant allusion à la réforme territoriale qui a créé la région Grand Est.
«Un ovni administratif»
Retour en force de l’identité alsacienne ? Plutôt «repli identitaire» pour Eric Elkouby (PS), élu départemental du canton de Strasbourg, peu convaincu par la création de cette «super-entité», trop floue selon lui. «La Collectivité européenne d’Alsace est un bidule, un véritable ovni administratif. Oui à une fusion réelle des deux départements dans le Grand Est, non à une simili collectivité à statut particulier…», défend Eric Elkouby.
Le projet ne répondrait pas, pour le conseiller PS, aux attentes des Alsaciens, qui plébiscitent pourtant largement le projet selon un sondage Ipsos publié en 2018. «Ils veulent plus de pouvoir d’achat, de logements, de résolutions de leurs problèmes sociaux, on leur propose un nouveau système institutionnel qui n’améliorera pas leur quotidien», argumentent les élus de l’opposition.
Le Conseil départemental du Haut-Rhin a lui aussi adopté le texte cet après-midi à Colmar, à l'unanimité.
Marianne Naquet et Thomas Vinclair