Routiers, commerçants et agriculteurs ont bloqué l'A16 ce matin. Ils protestent contre l'insécurité et les conséquences économiques que la proximité du bidonville fait, selon eux, peser sur Calais.
80 camions et tracteurs, partis de Loon-Plage et Boulogne-sur-mer, à 7 h 30, pour rejoindre Calais, provoquent d'importants bouchons à l'entrée de la ville. Des agriculteurs ont rejoint leur cortège pour bloquer l'A16 en fin de matinée. Parallèlement, près de 500 personnes, essentiellement des commerçants et des employés du port, ont formé une chaîne humaine et se sont dirigés vers la rocade portuaire. Avant de se joindre aux routiers.
Ces opérations visent à réclamer le démantèlement de la Jungle de Calais, qui aurait atteint près de 10 000 personnes selon les associations. Vendredi, le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve avait annoncé que le camp serait progressivement fermé.
La Jungle de Calais en octobre 2015. Crédit photo : VOA- Nicolas Pinault
Début mars, un collectif calaisien avait été reçu à l'Elysée, pour demander que la zone soit reconnue "en état de catastrophe économique exceptionnelle". Vendredi, M. Cazeneuve avait pourtant annoncé un nouveau dispositif d'aides aux entreprises locales "de manière à soutenir plus directement les entreprises qui souffrent", sans donner de chiffres.
Régulièrement assaillis par des migrants cherchant à entrer et à se cacher dans leur cargaison pour passer clandestinement en Grande-Bretagne, les routiers expriment aujourd'hui leur ras-le-bol.
Une situation sur laquelle les politiques de droite et d'extrême-droite n'ont pas hésité à réagir, dont Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France.
Soutien à tous ceux qui manifestent aujourd'hui, commerçants, routiers, agriculteurs, pour le démantèlement de la jungle de #Calais
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 5 septembre 2016
Nicolas Sarkozy propose de revenir sur l'accord franco-anglais du Touquet, qu'il avait lui-même signé en 2003. Celui-ci place la frontière entre l'Angleterre et la France à Calais. Il préconise ainsi le démantèlement de la Jungle, pour créer un "centre fermé" en Angleterre. Pour Sarkozy, il s'agirait également de créer un hotspot, un centre d'accueil de migrants pour l'enregistrement de leurs empreintes.
Il faut un nouvel accord du Touquet avec ouverture d’un hotspot #Calais #migrantshttps://t.co/3KX2WfBPVd
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 5 septembre 2016
Sans répondre directement à la polémique, les ONG travaillant à Calais, comme Médecins sans Frontières (MSF) ont pris le parti de rappeler la situation humanitaire dans le camp.
#France: Around 9,000 #refugees found shelter in #Calais Jungle. Increasing numbers of them are unaccompanied minors pic.twitter.com/1yQ8Jgwi13
— MSF International (@MSF) 5 septembre 2016
Environ 9 000 réfugiés ont trouvé refuge dans la Jungle de Calais. Et parmi eux, un nombre croissant de mineurs non accompagnés.
Médecins du Mondes poursuit quant à elle son action sur le terrain.
Nous recherchons des psychologues bénévoles pour intervenir à #Calais & #Dunkerque Contactez-nous >>https://t.co/kuulbLq5gG #refugeeswelcome
— Médecins du Monde (@MdM_France) 5 septembre 2016
Sarah Bos