Si le Président de la République se fait le chantre de l’atome, le sujet divise au-delà du clivage gauche-droite.
Les candidats à la présidentielles n'accordent leurs violons ni sur le nucléaire, ni sur les énergies renouvelables. © Infographie Laura Ayad
Yannick Jadot : sans surprise, le candidat EELV à la présidentielle plaide pour la sortie du nucléaire. « Mon ambition n'est pas d'arrêter les centrales nucléaires demain », assure-t-il. Il souhaite tout de même fermer « progressivement » les réacteurs nucléaires les plus anciens.
Marine Le Pen, elle, est pro-nucléaire : « Je construis six EPR et je rouvre Fessenheim ». La candidate du RN a dénoncé « une erreur absolument majeure » d'Emmanuel Macron, qui a décidé la fermeture de la centrale du Haut-Rhin en 2020.
La candidate Les Républicains Valérie Pécresse a, de son côté déclaré : « Nous devons penser notre politique énergétique avec deux impératifs : le réchauffement climatique, mais aussi l'indépendance de notre pays. » Si elle est élue présidente, elle promet de revenir sur les fermetures programmées de réacteurs nucléaires et de lancer « six nouveaux EPR ».
Éric Zemmour a affiché, lui, son intention de donner « vite un beau coup de fouet » au nucléaire, énergie qu'il qualifie de « très propre en matière de CO2 ». Le candidat de Reconquête ! souhaite ouvrir quatorze réacteurs EPR en France d'ici 2050. Il entend aussi prolonger la durée des vie des centrales à 60 ans, contre 25 à 40 ans en moyenne actuellement.
Pour Anne Hidalgo, la fin du nucléaire ne sera « pas avant 2050 ». Si dans son programme, la candidate du Parti socialiste mise sur le « 100% d'énergies renouvelables », elle explique que la France a encore « besoin » du nucléaire. Alors, pas d'ouverture de nouvelles centrales mais la prolongation de celles déjà en place.
Jean-Luc Mélenchon défend une sortie totale du nucléaire d'ici 2045. Il considère que sortir du nucléaire n'est pas une question technique mais politique : « C'est une nécessité face aux prévisions scientifiques alarmantes sur le climat. Il faut s'y mettre tout de suite. Or, tout argent dépensé pour le nucléaire l'est au détriment des énergies renouvelables. »
Christiane Taubira, elle, promet un « référendum » sur le nucléaire. La gagnante de la Primaire populaire, qui se dit « pas favorable » au nucléaire « compte tenu des déchets radioactifs », considère « qu'il faut informer correctement et précisément les citoyens et les citoyennes et leur donner la parole ».
Fabien Roussel est pro-nucléaire et il le revendique. Le candidat communiste explique que la filière permet de « lutter contre l'énergie chère » et de garantir à l'industrie « une énergie décarbonée, pilotable et stable » tout en permettant de « sortir des énergies fossiles ». Il propose aussi que l'Etat passe de 84% à 100% du capital d'EDF.
Eléonore Disdero et Laura Ayad