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08/09/15
13:40

Meurtre de Bastien : le père ne se souvient de rien

Le 25 novembre 2011, Bastien, 3 ans, est retrouvé mort dans la machine à laver du petit appartement familial de Germigny-l'Evêque en Seine-et-Marne. Ce mardi, ses parents, Christophe Champenois et Charlène Cotte, 33 et 25 ans au moment des faits, comparaissent devant les assises de Seine-et-Marne. Le père pour "meurtre aggravé" et la mère pour "complicité". 

Des déclarations contradictoires

Le soir du drame, lorsque le corps sans vie du petit garçon est retrouvé par les secours, il est gelé, couvert de bleus et présente de nombreuses fractures. Les parents soutiennent que l'enfant est tombé dans les escaliers, pour le réanimer ils l'auraient ensuite placé dans une baignoire en plastique remplie d'eau dans laquelle Bastien se serait noyé.

Mais c'est une toute autre version qui sera livrée par la soeur du jeune garçon, Maud, 5 ans à l'époque. A l'arrivée des secours, elle se livre, Bastien aurait été placé dans le lave-linge par son père pour le punir d'un mauvais comportement que l'enfant aurait eu à l'école. Celui d'avoir jeté dans les toilettes le dessin d'une de ses camarades de classe de petite section de maternelle. Des propos qui corroborent les rapports d'autopsie et l'analyse des éléments matériels. Placée en garde à vue Charlène Cotte rejoint les propos de sa fille. Christophe Champenois, lui, nie les faits, accuse la mère du garçon et finit par déclarer qu'il n'a plus aucun souvenir de la soirée du 25 novembre mettant en cause les médicaments et l'alcool. 

Les deux parents étaient adeptes des punitions, puisqu'a été révélé, durant l'enquête, que le garçonnet était souvent enfermé dans des placards ou posé sur le rebord de la fenêtre enveloppé dans des couvertures. A l'école l'enfant est décrit comme turbulent et souffrant d'un retard de langage. Depuis 2006 la famille était suivie par les services sociaux, qui ne sont pas parvenus à déceler les mauvais traitements.

 

"Quand Charlène Cotte parle de Christophe Champenois elle dit "Monsieur" 

 

A l'ouverture du procès ce matin, la présidente a rappelé que les expertises psychiatriques reconnaissent la responsabilité pénale du père atteint d'une méningiome (tumeur bénigne du cerveau)

 

 

A la barre, Christophe Champenois est resté campé sur ses positions et a continué de clamer qu'il ne se souvenait pas de la soirée du 25 novembre 2011. Charlène Cotte a ensuite entamé le récit de cette journée, elle a commencé par suivre les propos tenus par son compagnon avant de se rétracter. Elle a précisé que Bastien avait été placé dans la machine à laver par son père qui avait ensuite lancé un circuit essorage puis lavage. Le calvaire du garçonnet aurait duré entre une demi-heure et une heure. Pendant ce temps, la mère jouait avec sa fille dans le salon adjacent, elles auraient entendu les cris de l'enfants durant 5 ou 10 minutes.

Charlène Cotte et Christophe Champenois, lors du procès pour la mort de Bastien, leur fils de trois ans. AFP PHOTO/BENOITPEYRUCQ

Durant son récit, Charlène Cotte a décrit sa relation avec Christophe Champenois comme violente, dans les mots comme dans les gestes. Elle a avoué avoir peur de son compagnon et faire tout ce qu'il lui demande. Elle a décrit son fils comme un enfant hyperactif qui aurait hérité du caractère "énervé" de son père. Un enfant qui n'a jamais été désiré. Charlène Cotte a découvert qu'elle était enceinte le jour de l'accouchement, son compagnon, persuadé qu'elle lui avait caché sa grossesse souhaitait le placer en foyer. 

 

 

"J'ai affiché la photo de Bastien, du cimetière, afin de me faire un électrochoc "

Lors du procès, Christophe Champenois a dit avoir eu une enfance heureuse jusqu'à la mort de son père qui lui avait été cachée par sa mère. Après son service militaire il raconte vouloir intégrer la gendarmerie mais est refusé. Il devient alors chauffeur livreur. Il a décrit sa famille comme une « famille de fêtards dans l'alcool », il y touchait un peu lui-même, il n'a d'ailleurs pas pu se rendre à la maternité le jour de la naissance de Bastien car trop alcoolisé et drogué.

Comme Charlène Cotte, le père de famille a été incapable de répondre à de simples questions sur son fils. Bastien a été présenté comme un garçonnet «maternel avec sa mère » qui sentait être rejeté par son père, il a ajouté « enfin je le rejetais pas complètement ». A la barre, le père a dépeint Bastien comme ayant "une double personnalité, à la maison il faisait beaucoup de bêtises, il était nerveux, grimpait partout, chez sa grand-mère il était sage".

 

 

Un caractère qui a amené l'homme a de nombreux dérapages. Six condamnations apparaissent dans son casier judiciaire, dont une pour violence conjugale. En octobre 2011, un mois avant la mort de Bastien, Christophe Champenois s'est rendu aux urgences psychiatriques où il avait déjà été interné. La veille des faits il laissait un message sur le répondeur des services sociaux où il menaçait de balancer Bastien par la fenêtre, « quitte à prendre 15 ou 20 ans ». Mais rien de ce qui a pu être dit durant les débats n'a ramené la mémoire à l'homme de 37 ans qui a confié avoir « affiché la photo de Bastien, du cimetière, afin de me faire un électrochoc, voir si je me souviens de quelque chose ».



Un couple qui « évoluait favorablement »

Un des gendarmes, dépêché sur les lieux le soir du drame, s'est souvenu d'un couple calme, assis alors que les secours s'activaient autour de Bastien. Au moment de récolter les premiers indices, il avait d'ailleurs remarqué que la « scène d'infraction a été volontairement dissimulée ». Dans le lave-linge se trouvaient des vêtements avec de la lessive, dessous les habits de Bastien qui « portent les traces faites par le tambour de la machine à laver ».

Lors de son témoignage le gendarme a indiqué que l'enquête avait révélé que l'assistante sociale, en charge de la famille, avait fait une visite au domicile de Christophe Champenois et Charlène Cotte et avait trouvé que le couple « évoluait favorablement ». Les deux parents devaient d'ailleurs obtenir un nouvel appartement à Meaux et évoquaient déjà les cadeaux de Noël des enfants.

Audrey Altimare

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