Marine Le Pen a été mise en examen, jeudi 1er mars, par un juge de Nanterre pour la diffusion en décembre 2015 de photos d'exactions du groupe djihadiste Etat islamique sur Twitter.
Marine Le Pen risque jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. Crédit photo : Commons Wikimedia.
Ce jeudi matin, Marine Le Pen a été mise en examen pour diffusion d'images violentes, a annoncé le parquet de Nanterre. Elle n'est plus protégée par ses immunités parlementaires européenne et nationale, levées l'année dernière. Ce délit est passible de 3 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. « Je suis mise en examen pour avoir dénoncé l'horreur de Daech. Dans d'autres pays ça me vaudrait une médaille », a réagi auprès de l'AFP la cheffe de file de l'extrême droite. « La persécution politique n'a même plus la limite de la décence », a-t-elle affirmé. Elle a reçu le soutien du maire de Béziers, Robert Ménard :
On n'est pas obligé d'être d'accord sur tout avec @MLP_officiel pour s'élever contre cette mise en examen pour "diffusion images violentes". C'est une injustice absolue. #Daesh
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 1 mars 2018
En décembre 2015, alors que les Français étaient encore sous le choc des attentats du 13 novembre, la dirigeante du Front National avait tweeté des photos d'exactions de l’État Islamique (EI), en réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin qu'elle accusait d'avoir « fait un parallèle » entre l'EI et le FN. Les photos montraient un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d'un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et une photo du journaliste américain James Foley, le corps décapité et la tête posée sur le dos.
Deux mises en examen en moins d'un an
Le député du Gard, Gilbert Collard, avait également été mis en examen le 11 janvier pour le même motif. Il avait diffusé la photo d'un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire: « Bourdin compare le FN à Daech: le poids des mots et le choc des bobos! »
Ce n'est pas la première fois que Marine Le Pen fait l'objet de poursuites judiciaires. Depuis juin 2017, elle est mise en examen dans l'affaire des assistants parlementaires européens pour abus de confiance et complicité d'abus de confiance. En 2011, elle avait été condamnée, avec son père, Jean-Marie Le Pen, et Louis Aliot, pour diffamation. Ils avaient accusé Christian Baeckeroot, un ancien élu frontiste, d'avoir tenu des propos injurieux lors d'un banquet.
Timothée Loubière