Les petites mains de Blatt crient leur colère. Les salariés de l'entreprise de Richwiller, dans la banlieue mulhousienne (68), qui fabrique des couettes et des oreillers, ont démarré leur manifestation vers 9h30 vendredi matin. Ils sont partis de leur usine avant de venir interpeler Francis Hillmeyer, le député-maire de Pfastatt.
Le convoi d'une trentaine de véhicules est arrivé à Kingersheim en fin de matinée. Des représentants ont été reçus par le maire, Jo Spiegel, à la maison de la citoyenneté de la ville. Aucun débordement n'a été signalé.
Mercredi, leur usine a été mise en liquidation judiciaire. L'entreprise avait déjà été placée en redressement le 16 janvier dernier par la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Mulhouse. « Nous avons été jetés à la porte, dénonce Martine Nicolas, déléguée CFTC. De toute façon on a tout perdu, alors on n'a plus rien à perdre. »
55 personnes se retrouvent au chômage. Il s'agit principalement de femmes, peu qualifiées. Certaines ont fait toute leur carrière dans l'entreprise. Marie-Claire est l'une d'entre elles.
Et dans leur combat, les salariés réclament un reclassement « digne ». Le député-maire de Pfastatt a promis d'écrire rapidement au ministre du redressement productif Arnaud Montebourg.
Lucie Marnas et Sandra Chamiot-Poncet