Deux conférences dédiées à « l’accompagnement des personnes à tendance homosexuelle » ont engendré des réactions outrées des internautes et des associations. SOS Homophobie dénonce une dérive sectaire.
« Accompagner » les personnes à « tendance homosexuelle » : c’est le sujet de deux réunions organisées par le diocèse de Bayonne-Lescar-Oloron (Pays-Basque) qui fait polémique depuis la publication d’un article dans Sud-Ouest. Plusieurs associations de lutte contre l’homophobie ont exprimé leur colère sur les réseaux sociaux :
La fondation Courage et le diocèse@catholique64 tentent de réintroduire les thérapies de conversion pour homosexuels. Ces dérives #homophobes sont inacceptables. Nous attendons une réaction ferme et responsable de la Conférence des évêques de France. #LGBT https://t.co/KNCGhBBzEp
— SOS homophobie (@SOShomophobie) 27 février 2018
Lundi, la même association s’est indignée dans un communiqué de « l’irresponsabilité de la Conférence des évêques de France qui, en laissant libre l’organisation de ce type d’événement, contribue à entretenir dans le pays un niveau d’homophobie élevé ». SOS Homophobie demande l’annulation de ces deux événements, et indique avoir saisi la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Au micro d’Europe 1, le président de l’association, Joël Deumier, justifie ces mesures : « Ce n’est plus de la foi, ce n’est plus de la spiritualité ; ce sont des pratiques potentiellement sectaires ».
L’homosexualité comme maladie
C’est l’abbé Louis-Marie Guitton, délégué épiscopal pour la famille du diocèse de Fréjus-Toulon, qui animera les échanges. Il est aussi l'aumônier du mouvement Courage, organisateur des deux événements connu pour ses prises de position sur l’homosexualité. Sur le blog de la structure, on peut ainsi lire que « l'attirance vers le même sexe est un désordre développemental qui est à la fois soignable et évitable ».
D’origine américaine, ce mouvement prône une vie « chaste » « en accord avec les enseignements de l'Eglise catholique sur l'homosexualité », et va même jusqu’à proposer des « thérapies » de conversion.
Toujours sur Twitter, certains s’interrogent sur la légitimité de l’Église dans les questions relatives à l’orientation sexuelle de tout un chacun :
L’activisme homophobe du diocèse de Toulon sollicité par Mgr Aillet
cc @LesBascos @sophie_bussiere @ALaVieALAmour @poubellelounet2 https://t.co/bRaC7OmJAU— Dieu avec nous (@egabriot) 25 février 2018
Quand l'évêché de Bayonne veut AIDER les homosexuels avec l'asso "COURAGE" qui prône la chasteté pour les déviants ! pic.twitter.com/OXJQSikBpn
— les bascos (@LesBascos) 21 février 2018
Les deux réunions prévues le 7 et 8 mars n’apparaissent plus sur les agenda des paroisses concernées, à l’exception du site christsauveur64 qui référencie les rendez-vous de la paroisse de Pau. Contacté par nos équipes, le diocèse de Bayonne-Lescar-Oloron n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
Victor Guillaud-Lucet