Le président de la République Emmanuel Macron est en visite à Athènes ce jeudi et vendredi, accompagné d'une quarantaine de patrons. Un déplacement qui ne réjouit pas tous les Grecs ; ambiance dans la Twittosphère.
La visite d'Emmanuel Macron en Grèce inspire des jeux de mots mythologiques. Ce déplacement aux racines de la démocratie est hautement symbolique pour évoquer l'avenir de la Grèce et de l'Europe. Le président tiendra ce jeudi après-midi son discours sur la colline du Pnyx, lieu antique de rassemblement de l'assemblée des citoyens, face à l'Acropole.
Paris Match s'est accordé la référence antique.
Sur fond de "léger mieux" économique pour la Grèce, Emmanuel Macron réaffirmera le soutien de la France au pays. Il présentera aussi son projet de démocratisation pour l'Europe en 2018, dont les détails restent flous.
"Macron se rend en Grèce avec de grandes idées mais peu de détails", titre politico.eu.
Au vu des réformes prévues en France, l'idée d'une démocratisation présentée par le président fait grincer des dents Raphaël Pradeau, membre du conseil d'administration de l'organisation altermondialiste Attac.
#Macron_a_Athenes devant l'Acropole pour causer démocratie, mais "en même temps" casse le code du travail par ordonnances !#FoutageDeGueule pic.twitter.com/hUQeuxpcJT
— Raphael Pradeau (@raphpradeau) 7 septembre 2017
Emmanuel Macron rencontrera son homologue, Prokópis Pavlópoulos, le premier ministre Alexis Tsipras, le chef du parti conservateur d'opposition et des patrons grecs.
Il sera accompagné du ministre de l'Economie Bruno Le Maire ainsi que d'une quarantaine de patrons de grands groupes (Engie, Total, Vinci…), PME et start-ups, comme KissKiss BankBank. Le gouvernement grec compte aussi sur le soutien de la France pour obtenir le rééchelonnement de sa dette à sa sortie du troisième plan d'aide européen en 2018. Elle atteint actuellement 180 % de son PIB.
Reste à savoir si les Grecs voient d'un bon œil cette visite française. Le ministre de la Communication Nikos Pappas rappelle dans Le Monde que la France "a toujours été aux côtés [de la Grèce]" en permettant son maintien du pays dans la zone euro. Deux personnes ont jeté une bouteille de peinture noire sur la façade de l'institut français à Athènes mercredi soir. Un acte qui rappelle les habitudes de l'extrême gauche grecque, visiblement peu enchantée par la visite du président français. 2 000 policiers sont mobilisés pour les deux jours et les manifestations ont été interdites dans le centre-ville.
#Athens: Painting attack on the French Institute before French President Emmanuel Macron arrives.#antireport pic.twitter.com/sGi529D6MY
— LeoLa (@Rom_LeoLa) September 7, 2017
Les critiques sur la Twittosphère viennent en partie d'anonymes de gauche.
We will never leave you. Quiet Greek friends, your debt is fueling 4 the French (EU) banks. #Μακρον #Atene #Grecia #Greece #Macron_a_Athenes pic.twitter.com/Z2XiTvnl8D
— il TAXI di MILANO % (@SergioSierra67) 7 septembre 2017
Macron stressing EU 'financial solidarity' in Athens is a massive fuck you to millions of Greeks impoverished by EUhttps://t.co/55VLzddbyL
— George (@polweq) 7 septembre 2017
TRADUCTION : Tweet 1. Nous ne vous quitterons jamais. Chers amis grecs silencieux, votre dette alimente les banques françaises/européennes.
Tweet 2 : Macron soulignant la "solidarité financière" de l'UE à Athènes est une insulte massive aux millions de Grecs appauvris par l'Union Européenne.
Franziska Gromann et Léa Schneider