Une quinzaine de personnes, pour la plupart des Français, ont participé ce mercredi matin à Strasbourg à un atelier sur la création de société en Allemagne.
Christiane Gehri écoute les témoignages des participants de l'atelier. Crédit : Violetta Kuhn/CUEJ
"Tout le monde a son café ? Bon, alors, c'est parti pour le workshop !" Organisateur de l'atelier, Henry Beillet s'adresse à une quinzaine d'entrepreneurs, français et allemands, qui se sont retrouvés ce mercredi 19 février dans une salle au PH8, près de l'Hôpital civil. Parmi eux : des consultants, des chefs d'entreprise, un blogueur, un épicier, une traductrice. Ils viennent de domaines totalement différents, mais ont une chose en commun : tous envisagent de s'implanter de l'autre côté du Rhin.
"J'ai créé mon entreprise de conseil il y a six mois", raconte Didier Lenhardt. Ce développeur commercial, parfaitement bilingue, compte s'installer à Offenbourg pour consolider son profil franco-allemand et aider les entreprises allemandes à s'implanter en France. "Je suis venu pour faire un peu de networking."
Aller en Allemagne est également une option pour Laurent Glady, qui possède une jeune entreprise de robotique souterraine. "Dans un premier temps, je voudrais faire grandir ma société en France. Mais les opportunités sont partout - y compris en Allemagne."
L'atelier auquel ils assistent est précisément censé les aider, voire les encourager à se développer en Allemagne. C'est le deuxième atelier d'un cycle annuel de douze, tous organisés par Starthop - une coopérative de conseil à la création d'activité, fondée en 2008 et soutenue par l'Eurodistrict, la CUS, le conseil général 67, l'Ortenau, la ville d'Offenbourg.
Ce matin-là, Christina Gehri, représentante de l'IHK (l'équivalent allemand de la CCI), est venue de Fribourg en Allemagne pour parler création d'entreprise. "Je vais rater mon cours de français à cause de cet atelier", dit-elle en souriant – et en allemand. Tout son discours va être traduit en français par Annette Muller, qui travaille pour Starthop depuis trois mois.
Selon l'intervenante, en principe, c'est facile : pour créer une entreprise en Allemagne, il faut aller au "Gewerbeamt" (le service du registre des sociétés) de la ville où l'on veut s'implanter. Pour 10 à 25 euros, on s'inscrit et on reçoit après quelques semaines un formulaire de l'administration fiscale à remplir.
Mais dès que l'on prévoit de créer une entreprise plus grande, comme une SARL, ça devient compliqué. Fournir de nombreuses garanties, avoir un capital propre de 25.000 euros ou encore être domicilié en Allemagne : voilà quelques-uns des obstacles à l'implantation outre-Rhin. Les réglementations y sont un peu particulières : "En Allemagne, le thé à la menthe est considéré comme un médicament en vente libre. Il faut une autorisation spéciale", explique Christina Gehri.
En définitive, s'implanter en Allemagne n'est pas si facile que ça – ce qui ne décourage pas Michèle Mundel, de l'entreprise FlexKom, satisfaite d'être venue ce matin. "En France, on a très peu d'informations sur le système allemand. De plus, j'ai pu rencontrer des gens qui ont le même objectif que moi."
Violetta Kuhn
En savoir plus. Le prochain atelier aura lieu mi-mars et sera consacré au thème "s'implanter dans l'Eurodistrict". Pour plus d'informations sur les modalités allemandes (en français) : le site du ministère de l'Economie pour lancer son entreprise en Allemagne.