Jean-Marc Blezel espère initier un territoire zéro chômeur longue durée à Illkirch. Pour le moment il ne devrait pas être inclus dans la proposition de loi mais aspire à l'être.
L'expérimentation territoire zéro chômeur de longue durée devrait permettre à 60 territoires d'utiliser les fonds d'indemnisation pour financer l'emploi en CDI. © Loic VENANCE/AFP
L’Assemblée nationale a voté mercredi 16 septembre une proposition de loi pour une extension de l’expérimentation territoire zéro chômeur de longue durée. 50 territoires supplémentaires vont être concernés, en plus des dix existants. L’idée de ce dispositif ? Utiliser les fonds destinés à indemniser les chômeurs de longue durée pour financer leur emploi en CDI au SMIC et ainsi créer de l'activité sur un territoire. Jean-Marc Blezel, membre fondateur et président de l’association Territoire zéro chômeur de longue durée à Illkirch-Graffenstaden nous explique où en est l’avancement du projet et ses attentes.
Pourquoi avoir créé cette association ?
J’ai découvert le dispositif territoire zéro chômeur longue durée il y a un an et demi dans le documentaire Nouvelle Cordée (film qui suit le dispositif dans l'agglomération de Mauléon (Deux-Sèvres) de Marie-Monique Robin, ndlr) qui m’avait mis une claque. J’ai ensuite adhéré à l’association à l’échelle nationale et mobilisé les gens autour de moi pour créer une antenne locale à Illkirch-Graffenstaden en juillet. Le but, c’est de donner de l’emploi aux chômeurs longue durée et aux invisibles, ceux qui ne sont même pas inscrits à Pôle Emploi. On propose un vrai projet de société et non pas un énième dispositif pour faire baisser les chiffres du chômage.
Êtes-vous prêt à démarrer le dispositif ?
Nous ne pensons pas être concernés par la nouvelle loi. 60 territoires devraient être désignés. Or nous avons été reconnus projet émergent par l’association en juillet dernier, nous sommes donc loin d’être prioritaires. Nous sommes moins bien structurés que d’autres et notre projet n’est pas encore soutenu par la municipalité, ce qui est essentiel. On avait presque convaincu l’ancienne équipe municipale, mais l’arrivée du nouveau maire nous a fait repartir à zéro. Nous sommes en ordre de marche mais un projet comme celui-ci demande du temps.
Êtes-vous confiant dans la création du projet ?
On sent qu’il y a une véritable volonté de découvrir le dispositif parmi les acteurs de l’emploi et de l’insertion, mais ils restent attentistes. À nous de montrer qu’on va se structurer. Le dispositif a fonctionné ailleurs, je ne vois pas pourquoi il échouerait ici. Si la loi ne nous concerne pas aujourd’hui, on continuera à développer le projet. Si c’est pas pour maintenant, ça sera pour la prochaine fois.
Eiman Cazé