Des militants de Greenpeace viennent d’être condamnés à une peine de prison ferme pour être entrés sur le site de la centrale nucléaire de Cattenom. Cette intrusion n’est pas inédite pour l’association écologiste, habituée aux actions spectaculaires.
La centrale nucléaire de Tricastin a subi une intrusion le 15 juillet 2013. Vingt-neuf militants de Greenpeace ont pénétré le site pour pointer les failles de la centrale qui avait connu plusieurs incidents (fissures, fuites d'uranium...). Crédit photo : CC0 Domaine public
Mardi 27 février, le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle) a condamné huit militants de Greenpeace. Six activistes écopent de cinq mois de prison avec sursis. Deux autres, ayant déjà des antécédents, sont condamnés à deux mois de prison ferme. Ils avaient pénétré le 12 octobre 2017 dans la centrale de Cattenom (Moselle) pour alerter sur la vulnérabilité des sites nucléaires français appartenant à EDF. C’est la première fois que des militants de l’association sont condamnés à une peine de prison ferme.
Greenpeace France, représentée par son directeur général, Jean-François Julliard, devra payer pour sa part une amende de 20 000 euros. « L’organisation ne cessera pas de dénoncer l’irresponsabilité d’EDF en matière de sécurité nucléaire », a assuré le directeur.
Intrusions dans 12 centrales nucléaires
L’intrusion de Greenpeace à Cattenom n’est pas une première. L’association écologiste, créée en 1977, est rodée à ce genre d’actions coup de poing. Ces dernières années, plusieurs opérations similaires ont été menées dans des installations françaises. Elles se sont multipliées entre 2007 et 2014, avant que les parlementaires n’alourdissent en 2015 les sanctions pénales pour le délit d’intrusion sur un site nucléaire. Désormais, les militants de Greenpeace, clairement visés par cette initiative de l'Assemblée nationale, risquent un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.
Sur 19 centrales, 12 ont subi une intrusion depuis le début des années 2000. En 2014, 60 militants européens ont notamment réussi à pénétrer sur le site de Fessenheim (Haut-Rhin) lors d’une opération spectaculaire. La centrale de Cruas (Ardèche) est la seule à avoir connu deux intrusions.
Retour sur les faits d’armes des militants anti-nucléaires.
Marine Ernoult