Le logo des vignerons indépendants permet à leurs bouteilles de sortir du lot (photo : Nicolas Skopinski).
Ce vendredi s'ouvre au Wacken le salon des vignerons indépendants. Ces producteurs ont choisi de se regrouper en confédration pour plus de visibilité et augmenter leurs ventes.
Dans la salle de dégustation du domaine Gilg de Mittelbergheim, Jean-Christophe Lehner débouche un Sylvaner grand cru. "On ne peut le trouver que dans ce village", sourit ce producteur de vin. Sur le goulot de la bouteille, l'image d'un vigneron portant un tonneau et deux mots, "vignerons indépendants". "Un logo pour se différencier des coopératives", explique Bernard Jantet, directeur du syndicat des vignerons indépendants d'Alsace (SYNVIRA). Ce syndicat est affilié à une confédération nationale qui organise un salon au Wacken de vendredi à dimanche.
Ils sont plus de 6 000 en France à avoir rejoint cette confédération, dont près de 450 en Alsace. Un réseau qui vise à la défense des intérêts des vignerons. "On ne parle pas de lobbying… Mais bon, c'est vrai que ça permet d'avoir des relations avec les députés. On examine les projets de loi." explique Bernard Jantet.
Pour en faire partie, il faut signer une convention avec le syndicat. Le vigneron doit respecter une charte qui l'oblige, même si les contrôles sont rares, à assurer tout le processus de fabrication du vin. Du plantage des vignes à la vente, en passant par la vinification. "On n'est pas les seuls, d'autres vignerons procèdent comme ça", remarque Jean-Christophe Lehner. Mais cette indépendance a un coût. Il faut compter un millier d'euros à l'année, en fonction de la taille du domaine.
L'attractivité des salons
Un investissement rentable selon Jean-Christophe Lehner. "A Strasbourg, ça marche parce qu'on est frontaliers. C'est pareil à Lille. Les salons sont vraiment importants pour nous : on touche une clientèle variée, restaurateurs, professionnels, particuliers… On a mis huit ans à obtenir une place au salon de Strasbourg, il n'y a pas que des producteurs alsaciens."
Le SYNVIRA a aussi lancé un site de vente directe. Une visibilité bienvenue sur un marché qui stagne. "Les comportements ont changé, les gens privilégient la qualité à la quantité depuis le durcissement de la loi sur l'alcool au volant. Pour un client qui disparaît, il en faut dix nouveaux", sourit le producteur de Mittelbergheim devant ses 200 000 bouteilles. Dans la cour, la camionnette attend les 600 cols qu'il emmène au Wacken vendredi.
Infographie : Arnaud Salvat.
Nicolas Skopinski