François Hollande a lancé ce matin la mobilisation pour la conférence environnementale, qui se tiendra en novembre à Paris.
ONG, élus, scientifiques, artistes et chefs d'entreprises étaient conviés ce matin au palais présidentiel, invités pour le lancement très solennel de la mobilisation pour la conférence environnemental Cop21. Tapis vert dans la cour de l'Elysée et drapeau de la Cop21 sur le perron : pour l'évènement, le gouvernement a soigné le décor.
Devant les 400 invités, Manuel Valls se veut alarmiste. « Si on continue sur cette voie, ce sera un cataclysme écologique, économique, humanitaire. » Avant de confirmer la suppression des subventions publiques pour l'export des centrales à charbon. Une mesure qui arrive au bon moment, alors que la France veut se placer comme un Etat pionner dans la lutte contre le réchauffement climatique. Un besoin d'exemplarité de la France que rappelle à son tour Ségolène Royal à la tribune. Nicolas Hulot, « envoyé spécial pour la protection de la planète », prend la relève sur un ton presque tragique. « A Paris, vous allez décider de qui va mourir ou pas », estime le journaliste.
« C'est peut-être trop tard »
François Hollande ferme la valse des discours. Dans son intervention, le président de la République reprend l'antienne du gouvernement. « C'est sûrement la conférence la plus importante que notre pays ait reçue, assure le chef de l'Etat. C'est sans doute le rendez-vous le plus important que le monde s'est donné. » Mais il ne cache la possibilité plus qu'envisageable d'un échec. Sans défaitisme absolu, François Hollande insiste sur l'urgence de la situation. « C'est tard, c'est peut-être trop tard. » Rappelant que seul un accord global serait efficace. « La mondialisation n'est pas uniquement économique. Elle est humanitaire, écologique et politique. Le repli national n'a pas de sens en matière écologique. »
L'enjeu est de taille. Hôte de la conférence, la France s'est donnée un rôle clef dans son organisation. Le gouvernement a mobilisé tous les acteurs de la société, des institutions publiques aux associations environnementales, et mis à contribution tout le réseau diplomatique. Trois mois avant l'évènement, le coup d'envoi est donné.
Jérémy Bruno